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ANIBARA

Association humanitaire et scientifique pour le Burkina Faso.

L’association s’est basée depuis sa création sur la construction et la mise en œuvre d’un petit campement au sud ouest du Burkina, près de Banfora : le Tilapia.
L’écotourisme et les expéditions scientifiques sont les ingrédients du succès de ce petit campement.
L’association cherche aussi à favoriser les échanges scientifiques entre les muséums de Ouagadougou et de Paris.
L’association vise également à promouvoir l’écotourisme et l’environnement, en diffusant des plaquettes dans les offices de tourisme et dans les associations naturalistes françaises.

Siège : Quartier Saint Pancrace, 3241 route de Très 06440 l’Escarène
anibara@hotmail.fr

Rapports du système gonadotrope avec les comportements
Contrôle hormonal des comportements sexuels et de la fécondité
jeudi 7 février 2008
par JJ

Les corrélations entre certains comportements et la fonction gonadotrope sont incontestables et celles-ci ont fait l’objet d’études plus ou moins poussées dans divers groupes d’Insectes, notamment les Hémiptères, les Blattes, les Acridiens et les Diptères.

Les comportements impliqués sont essentiellement les comportements sexuels, recherche de la femelle par le mâle, acceptation du mâle par la femelle, coït et ponte, et les comportements alimentaires. Ces corrélations sont à double sens, certains états humoraux déterminant un type de comportement, mais inversement certains actes comportementaux pouvant déclencher ou inhiber l’activité d’un organe endocrine.

Contrôle des comportements sexuels par le système endocrine

Cette question est surtout connue chez les Blattes. Le comportement sexuel des Blattes est complexe, souvent il y a attraction du mâle et sollicitation de son comportement sexuel par une phéromone émise par la femelle. Le comportement sexuel du mâle et éventuellement une autre phéromone émise par lui provoquent une réponse de la femelle. Alors seulement peuvent se produire l’accouplement proprement dit et la fécondation. Ensuite la femelle ne se réaccouple plus jusqu’à la parturition.

La recherche de la femelle par le mâle implique la mise en jeu d’un système humoral, du moins dans certaines espèces. Chez Byrsotria jumigata et également chez Leucophaea maderae, semble-t-il, la femelle prête à être fécondée émet une phéromone selon le schéma général et la production de cette phéromone est sous le contrôle des C. allata. Une femelle privée de C. allata n’est pas attractive mais peut le devenir si on la badigeonne de phéromone. Elle le redevient également si on lui réimplante des C. allata. L’action des C. allata semble directe, du moins ne s’exerce pas par l’intermédiaire de son pouvoir gonadotrope sur l’ovaire, car les femelles castrées sont tout aussi attractives que les femelles normales. Ce mécanisme n’est toutefois pas général, car chez Nauphoeta cinerea par exemple, il n’existe pas et le comportement sexuel du mâle est indépendant de toute phéromone femelle.

L’acceptation du mâle par la femelle, mieux vaudrait dire sa réponse, puisque dans cet ordre d’Insectes la femelle doit nécessairement avoir un comportement actif, nécessite toute une série de conditions. Chez certaines espèces telles que Diploptera punctata, la femelle est fécondable dès la mue imaginale ; par contre d’autres présentent une période précopulatoire de 4 jours chez N. cinerea, 9 chez L. maderea, 15 chez B. jumigata, etc. D’autre part, certaines espèces comme N. cinerea s’accouplent parfaitement même si la femelle ne s’est pas du tout alimentée, chez d’autres comme L. maderae la copulation n’a lieu que si la femelle s’est alimentée pendant au moins 2 à 4 heures aux environs du sixième ou septième jour après la mue imaginale. Le mécanisme contrôlant cette « réceptivité » de la femelle est encore mal connu. si on enferme 2 L.maderae chaque femelle avec deux mâles, 90 à 95 % des femelles normales se sont accouplées au cours des 26 premiers jours et portent un spermatophore tandis que, si les femelles utilisées ont été préalablement privés de C. allata, 30,5 % seulement s’accouplent au cours des 26 premiers jours. Par ailleurs, si on réimplante des C. allata aux femelles non fécondées, on constate que 82 % d’entre elles sont fécondées dans les onze jours suivant cette réimplantation. D’où il conclut que la réceptivité de la femelle est liée à l’activité des C. allata. De plus, il constate que l’accouplement se produit le plus souvent chez les femelles en début d’ovogenèse active. Mais comme les femelles castrées sont aussi réceptrices, aussi bien chez N. cinerea, B. fumigata que L. maderae, ce ne doit pas être l’état ovarien qui contrôle la réceptivité de la femelle, mais l’état humoral qui règne normalement au moment où l’ovaire entame son développement, c’est-à-dire une activité déjà appréciable mais encore modérée des C. allata.

Sigol et Thorn ( 1998) tirent d’expériences analogues une interprétation différente. Pour eux la réceptivité des femelles serait contrôlée par un centre peut-être cérébral, mais différent des C. allata et, si les femelles privées de C. allata sont rarement fécondées dans les expériences d’Alchemann, ce serait non par manque de réceptivité mais par manque d’attractivité vis-à-vis des mâles, en raison du fait qu’elles ne produisent pas de phéromone. La réceptivité de la femelle serait contrôlée par une neuro-sécrétion. Dans cette conception, la fécondation des femelles exigerait donc la mise en jeu de deux mécanismes :

  • 1° la production d’une phéromone femelle attirant le mâle
  • 2° la mise en état de réceptivité de la femelle, peut-être par un centre cérébral neurosécréteur, centre qui selon les espèces entrerait plus ou moins vite en activité après la mue imaginale et serait plus ou moins sensible à l’état nutritionnel de la femelle.

Si l’on considère seulement l’ensemble des deux processus, on constate en tout cas que leur résultat, la fécondation des femelles, est le plus souvent sous la dépendance nette des C. allata, c’est le cas aussi bien de Leucophaea que de Byrsotria, la proportion de femelles fécondées après un temps donné de mise en contact avec des mâles est beaucoup plus faible si les femelles sont privées de C. allata. On a des raisons de penser qu’il en est de même dans d’autres espèces, notamment Nauphoeta. Quant à l’action de la nutrition, elle est très variable d’une espèce à l’autre.

La suite du comportement sexuel des femelles de Blattides est généralement fortement influencée par la première copulation qui fait cesser leur réceptivité. Chez Nauphoeta notamment, on constate que la fécondation, et plus précisément l’insertion du spermatophore, fait cesser la réceptivité de la femelle prévenant ainsi un nouveau coït de la femelle fécondée à une époque où pourtant ses ovocytes sont en plein développement et où de ce fait on peut difficilement admettre que l’activité des C. allata soit bloquée. Cette action inhibitrice du coït s’exerce par l’intermédiaire de la chaîne nerveuse ventrale, car la section de celle-ci aboutit à des coïts multiples. De plus l’action du spermatophore doit être prolongée pour être efficace : une femelle de N. cinerea dont on retire le spermatophore aussitôt après le coït recopule ; de même si la section de la chaîne nerveuse est faite aussitôt après le coït. C’est seulement au bout de deux jours que le blocage de la réceptivité est assuré.

Il semble, du moins dans le cas de N. cinerea, que l’action du spermatophore soit purement mécanique par la pression qu’il exerce sur les parois de la Bursa copulatrix. En effet, l’insertion de billes de verre à l’entrée de l’utérus qui compriment cet organe, empêche la copulation d’une femelle vierge sans y opposer pourtant de barrière mécanique, car si l’on sectionne la chaîne nerveuse une telle femelle copule parfaitement. Ce blocage de la réceptivité de la femelle par un premier coït n’est pas universel chez les blattes mais on a signalé que, même là où il n’est pas absolu, il est fréquent qu’il provoque une diminution de la réceptivité. La suite du comportement sexuel chez N. cinerea est contrôlée par la présence d’une oothèque dans l’utérus.

Si l’on pratique l’extraction de l’oothèque. Au contraire, elle ne le devient pas si l’on remplace immédiatement l’oothèque par des billes de verre assurant une distension convenable de l’utérus. Il est très remarquable que cette distension de l’utérus qui bloque le comportement sexuel d’une femelle ayant ovulé n’a pas du tout cette action avant l’ovulation, à ce moment-là c’est, comme nous l’avons vu, la présence d’un corps étranger à l’entrée de l’utérus qui est efficace, la distension de l’utérus lui-même est sans aucun effet.

Chez les Acridiens, on sait que, comme chez les Blattes, la castration du mâle ou de la femelle n’altère en rien leur comportement sexuel. Par contre, on a montré que chez Locusta migratoria, la destruction de la Pars rend les mâles inaptes à la fécondation des femelles, bien que leurs testicules semblent parfaitement fonctionnels. Le rôle des C. allata dans le comportement a été étudié par Gomel (1986) sur Euthystira brachyptera. Dans cette espèce, la femelle n’est pas immédiatement réceptive dès la mue imaginale et elle présente une seconde période de non-réceptivité à l’approche de l’oviposition. Une implantation de C. allata surnuméraires faite à la très jeune femelle raccourcit la période de non-réceptivité primaire, ou si l’on veut, hâte l’établissement de la réceptivité. L’ablation des C. allata faite à la même époque (début de la vie imaginale) n’empêche pas l’établissement de la réceptivité et cette réceptivité se maintient pendant toute la vie imaginale. C’est donc l’apparition de la non-réceptivité secondaire qui est empêchée. Cette suppression de la non-réceptivité secondaire est liée au fait que l’ablation des C. allata entraîne un blocage de l’ovaire et de ce fait supprime l’oviposition.

Enfin, Piepho et ses collaborateurs ont montré que chez Galleria mellonella la castration, l’ablation ou l’implantation des C. allata n’ont aucune action sur le comportement sexuel de l’un ou l’autre sexe.

Action du comportement sur le mécanisme gonadotrope, le développement ovarien et la fécondité

Certains actes comportementaux, essentiellement la copulation, exercent une action en retour sur l’ovaire et les voies génitales, semble-t-il, par l’intermédiaire du système nerveux contrôlant l’hormone gonadotrope des C. allata. Chez la majorité des espèces étudiées, le coït accélère la croissance ovocytaire et de ce fait hâte la date de l’ovulation. Ce phénomène est très clair chez Blaberus, Nauphoeta, Leucophaea, Diploptera (Gomel, 1986) où le premier coït avance l’ovulation d’une dizaine de jours (Blaberus) à plusieurs mois (Diploptera).

 
Articles de cette rubrique
  1. Rapports du système gonadotrope avec les comportements
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  2. L’élevage des Blattes
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  3. Classification des Blattes
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