Le site et le forum insecte.org sont le lieu de rencontre de tous les passionnés d’insectes, quels que soient leur niveau, leur approche et leurs objectifs.
Il privilégie un esprit de convivialité, sans imposer de hiérarchie officielle, pour que les discussions puissent s’enrichir librement aussi bien des erreurs des uns que des explications patientes de ceux qui en connaissent plus.
Association humanitaire et scientifique pour le Burkina Faso.
L’association s’est basée depuis sa création sur la construction et la mise en œuvre d’un petit campement au sud ouest du Burkina, près de Banfora : le Tilapia.
L’écotourisme et les expéditions scientifiques sont les ingrédients du succès de ce petit campement.
L’association cherche aussi à favoriser les échanges scientifiques entre les muséums de Ouagadougou et de Paris.
L’association vise également à promouvoir l’écotourisme et l’environnement, en diffusant des plaquettes dans les offices de tourisme et dans les associations naturalistes françaises.
Siège : Quartier Saint Pancrace, 3241 route de Très 06440 l’Escarène
anibara@hotmail.fr
P.Léon / Le Monde des Phasmes n°23 (Septembre 1993)
E. Delfosse / Le Monde des Phasmes n° 25 (Mars 1994)
G.Bernard / Le Monde des Phasmes n° 29 (Mars 1995)
P. Léon
Au cours d’éclosions multiples (deux à trois cents individus) suite à un mauvais contrôle des naissances j’ai pu constater les anomalies suivantes :
Malformations chez beaucoup de jeunes aux stades 3 et 4. L’extrémité de l’abdomen présentait une protubérance anormale. Mais, il ne s’agissait pas de "mâles".
Mortalités importantes chez les adultes, malgré un espace suffisant et une nourriture abondante... Certains cadavres semblaient avoir été "mangés" alors que, comme je le disais précédemment la nourriture ne manquait pas. Cette mortalité a cessé brusquement pour une raison que j’ignore.
E. Delfosse
Ces observations complètent celles de P. Léon parus dans Le monde Des Phasmes numéro 23 à la page 19.
Lorsque les naissances de Carausius morosus furent assez élevées, j’ai effectivement remarqué ce qu’a décrit P. Léon : c’est à dire l’apparition de malformations aux troisième et quatrième stades, ainsi que la mortalité importante chez les jeunes adultes.
En général les insectes malformés meurent avant de devenir adultes. Si malgré tout ils parviennent jusqu’au dernier stade, ils vivent moins longtemps que les autres, ils sont petits et moins « épais ». Je n’ai pu vérifier s’ils pondaient et dans ce cas, si leurs oeufs donneraient quelquechose. J’ai également observé une sorte de poche vert émeraude à l’extrémité de leur abdomen. Plus le temps passe, plus cette poche gonfle et l’insecte finit par en mourir. J’avoue que je n’ai jamais osé la crever, je l’ai examinée avec attention et j’ai pu voir qu’il s’agissait d’une membrane interne et non d’un morceau de mue ou d’un défaut venant de la cuticule. D’ailleurs lorsqu’on y touche, l’animal semble extrêmement sensible et a tendance à s’enfuir (alors que ce phasme me semble plutôt calme). Quoi qu’il en soit, rien en apparence ne présageait que j’aurais des individus possédant des malformations. Sauf, si ce n’est les mues problématiques les concernant tous sans exception.
En ce qui concerne les cadavres dévorés, j’ai deux théories, mais une ne me semble pas tout à fait crédible.
Fait plus étonnant : les phasmes devenant subitement cannibales ! J’ai ainsi découvert un Sipyloidea sipylus qui une fois adulte s’est mis en devoir de dévorer vivants les membres de sa propre espèce (s’attaquant plus rarement aux Carausius morosus et Ramulus thaii se trouvant dans le même terrarium). Cette attitude s’est déclarée quelques semaines après avoir effectué sa mue, cette femelle manquait peut être de quelque chose... Quoi qu’il en soit, après plusieurs victimes, j’ai décidé d’éliminer cet insecte. Il m’a été donné de voir de nombreuses fois les palpes maxillaires et labiaux d’un phasme s’agiter dangereusement vers un autre individu pour le "goûter" ! J’ai ainsi été obligé d’intervenir à de nombreuses reprises, lorsque l’insecte en danger ne bougeait pas.
G. Bernard
A propos de l’article : "Observations d’élevages" (Le Monde Des Phasmes n° 25)
Comme M. Delfosse, j’ai actuellement des Carausius morosus ayant des malformations abdominales plus ou moins importantes. Celles-ci ne concernent pas tous les individus de mon élevage et sont en général visibles à la loupe dès le deuxième stade. Cependant, dans certains cas, les malformations (parfois très graves) ne se sont manifestées qu’au stade adulte.
Un fait que j’ai remarqué et qui pourrait éventuellement expliquer ces "erreurs" est que ces individus sont tous issus d’un ensemble d’oeufs que j’avais provisoirement laissé à l’abandon (environ 2 mois) dans un milieu chaud et sec. Il se pourrait que ces conditions rudes pour des oeufs de phasmes soient à l’origine de ces malformations. Quoi qu’il en soit, j’estime que les individus présentant de telles tares doivent être éliminés, et ce, afin de conserver un élevage sain. En effet, des phasmes malformés pondent parfois et l’éclosion de tels oeufs pourrait augmenter le nombre d’individus "indésirables". Faute de place, je ne suis malheureusement pas en mesure d’approfondir ce point.
N.D.L.R. : Effectivement, c’est bien la température qui provoque des malformations En réalité une forte augmentation de la température peut provoquer l’apparition de "mâles" plus ou moins bien formés. Dans ce cas les 8 et 9ème segments abdominaux sont les segments touchés. Une incubation des oeufs à 37°C pendant au moins un tiers du temps normal d’incubation, provoque l’apparition majoritaire de "mâles", mais le taux d’éclosion est faible. C’est un moyen d’obtenir des individus gynandromorphes pour cette espèce. Bien sûr pour les temperatures inférieures le taux de "malformations" est plus ou moins proportionnel à la température (au-dessus de 28°C). Dans un élevage, ces individus ne doivent pas poser trop de problèmes car ils sont généralement stériles, même s’ils finissent par pondre des oeufs. Ce phénomène peut poser des problèmes d’élevages dans les régions chaudes en été. Dans le sud de la France, il est difficile d’échapper à ces malformations pour les oeufs incubant en été.
Si les malformations ne touchent jamais les segments 8 et 9 (avec les organes génitaux) il pourrait s’agir alors de ce que l’on appelle les "anomalies de segmentation". Ces malformations ont été décrites et expliquées par P. Cappe de Bâillon en 1939. Voici en résumé, ses conclusions :
Comme celles qui ont été signalées chez les autres insectes (Lépidoptères, diptères, coléoptères, hyménoptères...), ces anomalies segmentaires ne sont pas héréditaires.
Pour en savoir plus, on peut se reporter aux articles suivants :