Les dangers de l’utilisation d’une lampe frontale sous les tropiques
mardi 9 mai 2006
par Arno

Dr. F. Seow-Choen Traduction P. Lelong

Article paru dans The Phasmid Study Group Newsletter n°56 page 6 / GROUPE D’ETUDE DES PHASMES LE MONDE DES PHASMES N°25

Je sais que beaucoup de chasseurs expérimentés considèrent la lampe frontale comme essentielle pour les chasses nocturnes sous les tropiques. Cependant en tant que résident des tropiques et chasseur régulier de phasmes la nuit, je pense que plusieurs avertissements sont ici nécessaires.

Je n’utilise jamais de lampe frontale pendant les chasses tropicales et je fais toujours attention à maintenir la lampe torche éloignée de la tête. Il y a à cela plusieurs raisons importantes :

- 1) Les insectes volants comme les grosses mouches et certains coléoptères sont attirés par la lumière et il est extrêmement désagréable pour le chasseur d’avoir des insectes volants près du visage tout au long de la nuit. A moins qu’il souhaite bien sûr être un piège lumineux ambulant.

La paire de lunettes de mon compagnon de chasse est même une fois tombée sous le choc avec une grosse mouche alors que la torche était malencontreusement braquée sur son visage. Le risque potentiel dans ce cas est certainement la blessure des yeux.

- 2) D’autres insectes nocturnes plus dangereux, comme les frelons nocturnes et dorés, sont aussi attirés par la lumière et il est difficile de les reconnaître et d’éviter ces insectes volants vers le visage avec une lampe au sommet de la tête. La tendance dans ce genre de situation est de chasser l’insecte avec la main, ce qui est la meilleure solution pour se faire piquer. Quelques membres du Phasmid Stuc/y Gronp se sont déjà fait piquer à Bornéo.

- 3) D’autres animaux nocturnes encore plus dangereux peuvent (espérons que non) être rencontré dans le sud-est de l’Asie, ce sont : le Cobra noir cracheur (Naja sumatrana) et le Cobra royal Ophiophagiis hannah). Ces serpents peuvent cracher leur venin à une distance de plus d’un mètre et la cible est couramment les yeux de l’intrus. Le venin peut alors causer des lésions temporaires ou permanentes. Une lampe frontale contribuera certainement à augmenter le risque de blessures aux yeux, car le serpent aura ainsi une cible brillante sur la tête pour cracher son venin.

Il est beaucoup plus plaisant et amusant de chasser dans la jungle tropicale avec des amis et il y a aussi certainement plus de sécurité en groupe. Les phasmes ainsi que d’autres insectes n’essaient pas de s’enfuir la nuit tant que leur lieu de repos n’est pas secoué. La vitesse de capture n’est donc pas essentielle. Par conséquent, une lampe torche tenue à la main peut facilement être passée à un compagnon pendant que vous capturez l’insecte ou prenez une photographie.

Vous voilà maintenant prévenu !


Références : K.K.P., Lim, F.L.K., Lim (1992) A guide to the Amphibians and Reptiles of Singapore. Singapore Science Conter.

N.D.L.R. : Mis à part le problème des serpents cracheurs de venin (ce qui est limité aux régions asiatiques), le fait de porter un chapeau avec une large visière permet le port d’une lampe frontale tout en ayant le visage dans l’obscurité. On peut, pour augmenter la protection des yeux, porter des lunettes claires. Lors d’une attaque de guêpes, la meilleure défense consiste à éteindre la lampe et à s’accroupir.

Post Scriptum :
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