Le site et le forum insecte.org sont le lieu de rencontre de tous les passionnés d’insectes, quels que soient leur niveau, leur approche et leurs objectifs.
Il privilégie un esprit de convivialité, sans imposer de hiérarchie officielle, pour que les discussions puissent s’enrichir librement aussi bien des erreurs des uns que des explications patientes de ceux qui en connaissent plus.
Association humanitaire et scientifique pour le Burkina Faso.
L’association s’est basée depuis sa création sur la construction et la mise en œuvre d’un petit campement au sud ouest du Burkina, près de Banfora : le Tilapia.
L’écotourisme et les expéditions scientifiques sont les ingrédients du succès de ce petit campement.
L’association cherche aussi à favoriser les échanges scientifiques entre les muséums de Ouagadougou et de Paris.
L’association vise également à promouvoir l’écotourisme et l’environnement, en diffusant des plaquettes dans les offices de tourisme et dans les associations naturalistes françaises.
Siège : Quartier Saint Pancrace, 3241 route de Très 06440 l’Escarène
anibara@hotmail.fr
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F.Gagneraud - Le Monde des Phasmes n°11 (Décembre 1990)
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1/ Chez les phasmidés
2/ Chez Carausius morosus
Il dénombre 64 chromosomes chez les deux sexes. De plus, il remarque que chez le mâle, durant la meïose, il y a appariement régulier de tous les chromosomes.
Il postule ici, une tétraploïdie de Carausius morosus.
Les mâles résulteraient de l’action de la température et il pourrait s’agir d’individus à caryotype femelle (64 chromosomes) dont la différenciation sexuelle a été perturbée.
II faut rappeler que cette espèce la plus communément élevée, se reproduit par parthénogénèse thélytoque (ne fournit que des femelles). Des travaux de BERGERARD ont permis de décrire des individus intersexués (état intermédiaire entre le mâle et la femelle) ainsi que de "vrais" mâles.
Cette apparition de mâles serait due à une intersexualité épigénétique. En effet, ce serait ici I’action de la température qui agirait sur la différenciation sexuelle au cours du développement embryonnaire de l’animal.
Dans ses expériences, BERGERARD a fait varier :
La durée totale du développement embryonnaire à 23°C étant de 75 jours, il constate que la température agit sur le taux d’éclosion :
Si l’on applique celle-ci pendant toute la durée embryonnaire, on remarque qu’un traitement à une température élevée paradoxalement allonge la durée de vie embryonnaire. On constate que des individus intersexués présentent une masculinisation plus ou moins prononcée.
Selon BERGERARD : Il semble bien qu’en partant du type femelle, la première manifestation de masculinisation porte d’abord sur le thorax :
Le mâle présente les caractères suivants :
A/ Caractères externes
On a en effet observé que chez l’embryon il se forme deux ébauches de conduits :
Dans des cas limites de température, les deux ébauches se développent formant ainsi des intersexués.
En résumé, il est donc possible chez Carausius morosus de transformer un individu potentiellement bisexué en mâle à condition d’opérer suffisamment tôt au cours du développement embryonnaire.
A cette période sensible, la température pourra orienter le développement sexuel dans le sens mâle.
B) Anatomie de l’appareil génital
Existence de vésicules séminale et glandes annexes où le sperme produit par les testicules vient s’accumuler (ceci est facilement repérable en coupe ou en dissection).
Pourquoi a-t-on des individus intersexués ?
Si l’on a les deux types de gonades chez le même phasme, cela peut s’expliquer par la constitution au début du développement embryonnaire, d’une double ébauche sexuelle (bipotentialité sexuelle).
Normalement on constate la différenciation préférentielle d’une ébauche tandis que l’autre disparaît.
Conclusion :
En ce qui concerne les interventions des gènes dans la différenciation sexuelle chez les phasmes, nous ne savons actuellement rien du tout.
Même au simple niveau des caryotypes mâle et femelle, les avis ne sont pas concordants, il est donc prématuré de proposer des mécanismes d’après les connaissances acquises chez d’autres insectes, parthénogénétiques (abeille) ou non (drosophile).
A fortiori, les mécanismes connus chez les vertébrés et en particulier chez l’homme ne peuvent pas dans l’état actuel de nos connaissances servir de références.
NDLR : veiller néanmoins à resituer l’article dans son contexte, les connaissances dans ce domaine ont désormais évolué. Voir ne serait-ce que les travaux de Scali et al. pour partie résumés dans l’article traitant de la polyploïdie, de la parthénogenèse et de la reproduction sexuée.
On se reportera surtout et avec attention à l’article de JJ Peres afin de se faire une idée plus juste sur cette question : Différenciation sexuelle chez les insectes, différenciation chromosomique et humorale.
Anatomie interne des intersexués
(shémas complémentaires de l’article. Ajout PE. Roubaud)
Bibliographie
BERGERARD J., 1961. - Intersexualité expérimentale chez Carausius morosus.
NOTE Toute cette documentation m’a été gracieusement prêtée par Mr BART A. professeur de Biologie animale de l’université des sciences et techniques de Lille