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Il privilégie un esprit de convivialité, sans imposer de hiérarchie officielle, pour que les discussions puissent s’enrichir librement aussi bien des erreurs des uns que des explications patientes de ceux qui en connaissent plus.

ANIBARA

Association humanitaire et scientifique pour le Burkina Faso.

L’association s’est basée depuis sa création sur la construction et la mise en œuvre d’un petit campement au sud ouest du Burkina, près de Banfora : le Tilapia.
L’écotourisme et les expéditions scientifiques sont les ingrédients du succès de ce petit campement.
L’association cherche aussi à favoriser les échanges scientifiques entre les muséums de Ouagadougou et de Paris.
L’association vise également à promouvoir l’écotourisme et l’environnement, en diffusant des plaquettes dans les offices de tourisme et dans les associations naturalistes françaises.

Siège : Quartier Saint Pancrace, 3241 route de Très 06440 l’Escarène
anibara@hotmail.fr

L’élevage des Blattes
Quelques généralités pour débuter un élevage
jeudi 7 février 2008
par Arno


Article réalisé par ARTHROPODIA




Position Taxonomique :

    • Insecta

Les blattes appartiennent, comme les mantes et les termites, au groupe des Dictyoptères. Elles possèdent, comme les phasmes, les mantes ou les criquets des pièces buccales de type broyeur (type primitif). Elles sont réparties dans le monde entier et certaines espèces ont investi les habitations humaines. C’est certainement cette image de "squatter" qui leur vaut cette si mauvaise réputation. Pourtant, d’après Dupré (1998), environ 1% soit une trentaine d’espèces pose des problèmes sanitaires à l’homme.
Nous précisons que cet article n’a aucune prétention scientifique proprement dite et qu’il ne constitue qu’un recueil de généralités basées sur des observations effectuées sur une quinzaine d’espèces dans notre centre d’élevage.

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Blaptica dubia (mâle / femelle)
Photos - Arthropodia

Ce type d’élevage présente plusieurs intérêts :

  • Certaines personnes souhaitent reproduire des blattes dans le but de nourrir d’autres animaux (mygales, reptiles, etc...). Dans ce cas, l’éleveur doit s’orienter vers une espèce prolifique et à croissance rapide (Nauphoeta cinerea). D’autres espèces, relativement prolifiques mais à croissance plus lente, peuvent également être citées (Blaberus craniifer, Blaberus atropos, Blaptica dubia, Leucophaea maderae, etc...).
  • D’autres personnes souhaitent en revanche élever cet insecte pour apprécier l’intérêt esthétique ou éthologique qu’il présente (Archimandrita tessellata : blatte volumineuse ressemblant à une feuille morte ; Panchlora nivea : petite blatte vert vif ; Blaberus giganteus : grande blatte proche de Blaberus craniifer ; Gromphadorhina portentosa : grande blatte souffleuse ; Neostylopyga rhombifolia : petite blatte noir et blanc crème ; etc...).
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Neostylopyga rhombifolia (femelle) / Panchlora nivea (femelle)
Photos - Arthropodia

ELEVAGE

  • L’installation :

L’élevage des blattes pose généralement peu de problème. Ces insectes peuvent se développer dans différents types d’enceintes d’élevage (Grand Tupperwaere, caisse de rangement en plastique, ancien aquarium en plastique ou en verre, etc...). Il est conseillé de prévoir suffisamment d’aération afin d’éviter les atmosphères trop confinées, source de développement des acariens, moisissures ou autre parasites. Attention, certaines espèces, capables de "ronger" le tulle plastifié nécessiteront des aérations en grillage métallique (Nauphoeta cinerea, Leucophaea maderae).
Il est généralement nécessaire de maintenir une température élevée en permanence (environ 25° à 30°C) afin de favoriser une croissance rapide. Une température de 20 degrés pouvant toutefois convenir.
Le fond de l’enceinte d’élevage peut être recouvert de son (environ 5 cm) parfois consommé par certaines blattes. D’autres espèces, en revanche, préfèreront un substrat à base de terreau (Panchlora nivea, Pycnoscelus surninamensis). Des alvéoles à oeufs (en carton) ou des écorces disposées pêle-mêle assureront de multiples supports (très importants lors de la mue) et permettront d’accroître le volume d’élevage.
Un nettoyage complet de l’enceinte d’élevage est recommandé deux fois par an minimum, voire plus régulièrement en cas d’excès d’humidité. Des risques d’invasion d’acariens et de propagations de bactéries sont en effet à craindre en cas de mauvaise hygiène.

  • La nourriture :

L’alimentation comporte le plus souvent des fruits et des légumes (pomme, banane, orange, poire, salade, carotte, etc...) auxquels peuvent s’ajouter des croquettes pour chien ou chat et du pain. Il est toutefois à noter que certaines espèces ont des préférences alimentaires. En effet, si les fruits remportent un succès quasi unanime, il n’en est pas de même pour les apports carnés. Ainsi les Gromphadorhina portentosa, très friandes de pommes, dédaignent le plus souvent les croquettes.
Quelque soit la nourriture, il est très pratique de la fournir dans des coupelles en verre ou en céramique, facilement lavables.

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Archimandrita tessellata (femelle) / Elliptorhina chopardi (mâle)
Photos - Arthropodia
  • La reproduction :

La quasi-totalité des espèces de blattes est bisexuée, exeptée Pycnoscelus surinamensis petite blatte se reproduisant par parthénogénèse parmi d’autres espèces.
Chez certaines espèces, le mâle se distingue de la femelle par la présence de longues ailes alors que la femelle ne possède que des ailes réduites (Byrsotria fumigata, Blaptica dubia).
Lorsque les deux sexes possèdent des ailes bien développées, le dimorphisme sexuel est marqué par la présence d’une "encoche" située sur la face ventrale de l’extrémité de l’abdomen du mâle. De plus, la femelle présente une grande plaque (sternite) en terminaison de l’abdomen alors que le mâle est segmenté jusqu’au bout. D’une façon générale, le mâle est moins volumineux que la femelle chez les espèces ailées. En revanche, chez les espèces aptères, le mâle est souvent plus grand et plus massif que la femelle. Il possède également des protubérances présentes sur le thorax (Gromphadorhina portentosa, Elliptorhina chopardi, Princisia vanwaerebeki).
Après quelques semaines (voire plusieurs mois) de vie adulte, la femelle va commencer à produire des oothèques desquelles s’extrairont les jeunes blattes. Ces oothèques sont soit déposées sur le sol, dans le cas des espèces ovipares, soit conservées par la femelle dans un sac incubateur jusqu’à l’éclosion dans le cas des espèces vivipares. Le nombre de jeunes varie, selon les espèces, de quelques spécimens à plusieurs dizaines d’individus. La fréquence de formation des oothèques dépend des espèces et des conditions d’élevage.
A noter parmi les exceptions, Neostylopyga rhombifolia dont les femelles fixent leurs oothèques sur différents supports et les jeunes éclosent après quelques semaines d’incubation. La durée de développement larvaire est généralement de 3 ou 5 mois à 10 mois (voire plus) selon les espèces et les conditions d’élevage. Une variation de quelques degrés peut en effet modifier de plusieurs semaines la durée de croissance. Les jeunes grandissent en muant, exactement comme les phasmes, les mantes, etc...

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Les différentes étapes de la mue chez Archimandrita tesselata (femelle)
Photos - Arthropodia
  • Mise en garde :

L’élevage des blattes peut présenter quelques inconvénients.
Dans un premier temps, il convient de signaler que les blattes peuvent provoquer des allergies, pouvant occasionner (dixit un dermatologue) des démangeaisons, crises d’asthme, etc... Nous déconseillons, par conséquent, ce type d’élevage à toutes personnes souffrant déjà d’allergies (quel que soit l’allergène).
Une autre mise en garde concerne l’évasion. En effet, certaines espèces de blattes capables de se déplacer sur tous les types de supports (verre, plastique, bois, etc...) ont la désagréable faculté de s’évader par le moindre interstice. C’est le cas des espèces suivantes : Nauphoeta cinerea, Leucophaea maderae, Neostylopyga rhombifolia, Pycnoscelus surninamensis). A signaler également les espèces Gromphadorhina portentosa, Elliptorhina chopardi, Princisia vanwaerebeki mais principalement dans les premiers stades de développement.
Le dernier aléa que présente l’élevage des blattes rejoint celui des grillons. Les blattes (et les grillons), insectes souvent carnassiers, n’hésitent pas à s’attaquer aux animaux entrain de muer (mygales, mantes, etc...) et donc très vulnérables pendant cette courte mais délicate période. Il est donc nécessaire de retirer les blattes non consommées après quelques heures de présence avec l’animal prédateur.

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Blaberus atropos (femelle) / Blaberus giganteus (femelle) / Eublaberus posticus (femelle)
Photos - Arthropodia

Cet article a été publié dans la revue SITULA, semestriel n°3, édité par l’Association Française de Terrariophilie.
 
Post Scriptum :

Bibliographie sommaire :

- CORNWELL, 1968. The cockroach, vol. 1 Hutchinson and co. London.
- DUPRE, 1998.L’élevage des blattes, Arachnida.
- ROTH et WILLIS, 1954. : The reproduction of cockroaches, Smithsonian Misc. Coll. 122 (12) 1-49.

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  1. Rapports du système gonadotrope avec les comportements
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  2. L’élevage des Blattes
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  3. Classification des Blattes
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