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Le Monde des Insectes

Le site et le forum insecte.org sont le lieu de rencontre de tous les passionnés d’insectes, quels que soient leur niveau, leur approche et leurs objectifs.

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Il privilégie un esprit de convivialité, sans imposer de hiérarchie officielle, pour que les discussions puissent s’enrichir librement aussi bien des erreurs des uns que des explications patientes de ceux qui en connaissent plus.

ANIBARA

Association humanitaire et scientifique pour le Burkina Faso.

L’association s’est basée depuis sa création sur la construction et la mise en œuvre d’un petit campement au sud ouest du Burkina, près de Banfora : le Tilapia.
L’écotourisme et les expéditions scientifiques sont les ingrédients du succès de ce petit campement.
L’association cherche aussi à favoriser les échanges scientifiques entre les muséums de Ouagadougou et de Paris.
L’association vise également à promouvoir l’écotourisme et l’environnement, en diffusant des plaquettes dans les offices de tourisme et dans les associations naturalistes françaises.

Siège : Quartier Saint Pancrace, 3241 route de Très 06440 l’Escarène
anibara@hotmail.fr

Généralités sur l’élevage des Phasmes
mardi 7 février 2006
par brunob
Bruno Biron

L’élevage des phasmes passe par la nécessité d’ essayer de recréer le milieu naturel dans lequel évolue l’insecte.

Le gîte

Un terrarium plastique ou verre plus haut que large pour faciliter les mues avec une aération au plafond de préférence pour éviter la condensation ( retombée de grosses gouttes sur les insectes, noyade des nouveaux arrivants ...), et une ouverture d’accès facile pour les manipulations pour le nettoyage , récupération des œufs et des nouveaux nés.

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Exemple de terrarium en verre : avec aération devant et sur le dessus . La taille du terrarium peut être adaptée aux stades des insectes.
(Ex :Aquarium du dessus pour les plus jeunes phasmes)

Le fond peut être constitué de sable, de terreau ou de tourbe plus ou moins humide ( pas mouillé ! ) qu’il faudra alors gérer si on laisse les œufs à demeure dans les vivariums. Si l’on humidifie pas le sol , il faudra ramasser les œufs pour certaines espèces qui demandent beaucoup de soin. Les crottes mélangées au sable ou au terreau finiront par disparaître.

Par mesures d’hygiène on peu utiliser du " sopalin ", très pratique pour le ramassage des œufs qui devront être placé ailleurs.

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Repérage des oeufs sur le papier absorbant...

Il vaut mieux adapter les terrariums à la taille des insectes. Préférer les petites boites pour les jeunes en mélangeant ( si possible ) 2 plantes nourricières les plus appréciées des insectes.

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Enceinte d’élevage " maison " très ventilée
mieux adaptées pour certaines espèces Australienne comme par exemple : Tropidoderus sp , Eurycnema goliath...
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Enceinte d’élevage très confinée
mieux adaptées pour Heteropterygiinae : Haaniella sp, Heteropteryx dilatata, Hoploclonia sp, Aretaon sp, Sungaya sp...

Aménagement

De toute manière, il faudra maintenir une hygrométrie importante (1 à 2 pulvérisations par jour sur les branches pour remplacer la rosée...) en veillant à ce que les moisissures restent absentes du vivarium ce qui serait fatal aux insectes .

Une température de 20° à 25 °C est en général bien adapté. En dessous de 18°c , le cycle de développement des insectes sera plus long. On pourra chauffer a l’aide d’une lampe de 10 à 15 w associé à une minuterie. Attention que les insectes ne s’y brûlent pas ! (les lampes à économie d’énergie sont chères mais parfaite niveau utilisation...) . On peut rapprocher le vivarium d’une autre source de chaleur (radiateur etc...) . On peur également utiliser des tapis de sol chauffant ( pour terrariophyllie - magasins spécialisés ) a placer sous le terreau humidifié pour maintenir des conditions d"élevage idéales.

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Un exemple très simple parmi d’autres pour chauffer une enceinte d’élevage
Une bouteille rempli d’eau une résistance chauffante d’aquarium ( chaleur et légère humidité )

L’éclairage par lumière naturelle est important. ( cycle jour - nuit ) si on manque de lumière ,on peut placer une rampe avec un tube horticole type "lumière du jour" relié à une minuterie.

Le couvert

Les tiges des plantes nourricières coupée en biais ( elles durent plus longtemps ) seront placées dans l’eau, dans des pots "style confiture" dont le couvercle aura été percé pour l’occasion. Ils faudra ramasser les feuilles fanées ou tombées, point de départ de la moisissure. Certains jeunes ( lamponius, aretaon ) ont une fâcheuse tendance à se noyer dans les pots. Ils est nécessaire d’obstruer les éventuels passages avec du papier d’aluminium ou du "sopalin".

En moyenne les branches doivent être changées une fois par semaine ( tous les 3 jours c’est mieux mais bon......) et pulvérisées au moins 1 fois par jour ( avec de l’eau de source c’est mieux...) , le soir c’ est bien, car les insectes commencent leur journée...2 fois par jour est parfois nécessaire .

Attention lors du ramassage des plantes que mangeront les insectes. Choisir de préférence des branches en bonne santé, en vérifiant qu’elles ne soient pas infestées de pucerons ou d’araignées ( elles attaquent les phasmes ) ou autres bestioles indésirables . Bien que l’on est envie de bien faire , il ne faut pas donner les premières feuilles de ronces très tendre aux phasmes, il semble quelles soient toxiques, et d’ailleurs ,elles ne sont jamais consommées par les insectes. Ne pas les présenter aux jeunes larves.....

Pour les jeunes phasmes : Il est parfois utile de couper au ciseaux les extrémités souvent très dures de la feuille de ronce , ou de l’ entailler un peu partout, pour que les jeunes puissent manger de leurs mini mandibules....

Toujours laver les branches avant de les donner aux insectes pour les débarrasser d’éventuelles pollutions par hydrocarbure ou autre .

Pour les plantes achetées en jardinerie , elles sont souvent traitées aux insecticides ( fougères pour les Oreophoetes Peruanas ). Ils faut les laisser au moins 3 mois avant de les donner aux insectes, en préférant les rameaux nouvellement poussés.

Les oeufs

Plusieurs méthodes existent.

1) On peut laisser faire les choses au fond du terrarium : pourquoi pas pour les espèces très prolifiques en évitant les moisissures .

2) Sinon, pour les espèces plus difficiles , il faut les trier parmi les crottes et les placer dans une boite hermétique plastique transparente percée d’une dizaine de trous, sur du sable , du terreau bien tassé, ou ( je pense que c’est mieux ), sur une mousse synthétique , légèrement humide, recouverte d’un morceau de moustiquaire ( pour éviter que les œufs soient trop au contact avec une trop forte humidité ), à 25° C.( au dessus du moteur du frigo par exemple ...) et en l’aérant de temps en temps pour éviter les moisissures éventuelles. J’utilise une mousse synthétique avec de bon résultats pour toutes les espèces .

Pour stériliser le support, je fais bouillir dans l’eau , la moustiquaire et la mousse , puis je l’ essore avant d’y installer les oeufs. . Si la boite plastique est suffisamment résistante à la chaleur, on peut la stériliser dans l’eau bouillante pendant quelques minutes. Certains passent le tout au four micro -onde avec la mousse légèrement mouillée pendant au moins 2 a 3 minutes puissance maxi. Je place les boites plastiques transparentes accessibles à la lumière du jour dans un incubateur transparent " maison ". ( voir plus loin ...)

La mousse ne doit pas être imbibée d’eau ! J’arrose très légèrement à coté des oeufs, sur la mousse , en contrôlant les boites chaque jour ..... si , si .... ! . Dans cette technique , la boite étant plus hermétique qu’ aérée, il faut être vigilant sur l’apparition des moisissures . Éviter d’arroser directement sur les oeufs, ils doivent le plus sec possible mais dans une ambiance humide et légèrement ventilée... .

Il faut nettoyer la mousse et enlever les œufs contaminés si les moisissures s’installent. Si , au début de l’incubation un oeuf se couvre légèrement de blanc, on peut nettoyer celui-ci des moisissures à l’aide d’un pinceau fin , et le replacer sans dommage sur un support propre en surveillant bien. Attention lors des manipulations de ne pas enlever l’opercule ( le petit bouchon de l’oeuf ) qui protège sont contenu ....L’utilisation d’un pinceau fin humidifié pour attraper les oeufs est recommandé.

3) Une autre méthode, moins exigeante me semble t’il , est utilisée avec succès par nos amis du groupe des phasmes Belgo-Néerlandais : PHASMA . Il s’agit de placer les oeufs dans une boite plastique transparente "ouverte" dans laquelle on a préalablement placé de la "Vermiculite"sur 1 cm ( sorte de polystyrène concassé que l’ on peux trouver dans les grandes surfaces de matériaux de constructions ) . Après avoir recouvert la boite d’une moustiquaire souple pour éviter que le jeunes ne se sauvent , on place la boite dans un incubateur à 25°C. Les boites seront alors empilées les unes sur les autres, légèrement décalées pour que l’humidité ambiante puisse passer.

Dans tous les cas , la réalisation d’un incubateur peut simplifier la vie :

Un petit aquarium avec couvercle, une résistance thermostatique chauffante d’ aquariophilie immergée dans 5 cm d ’eau , 2 cales plastique PVC de chaque cotés d’ épaisseur 6 cm . On place dessus une plaque de plexiglas d’au moins 3mm aux dimensions internes de l’aquarium pour avoir une étanchéité la plus parfaite possible avec les cotés , évitant ainsi un surplus d’humidité surtout si l’ on utilise des boites " ouvertes" simplement recouverte de moustiquaire ) . Pour les boites hermétiques " fermées" , percées d’ une dizaine de trous , elles seront empilées les unes sur les autres. Elles seront maintenues comme ça dans une ambiance humide et chaude à 25°c en permanence .

Je fais cohabiter les 2 techniques de boites dans un même incubateur en plaçant les boites hermétiques + trous sur les cotés et les boites ouvertes avec moustiquaire dessus . Je teste la méthode boite ouverte + vermiculite pour les oeufs les plus petits et les plus fragiles pour voir si mes résultats sont meilleurs.

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vermiculite

Il ne reste qu’a contrôler chaque jour la légère humidité intérieure des boites, les éventuelles naissances, et les moisissures....si les œufs introduits sont propres, les moisissures seront quasiment nulles.

Je teste le traitement de l’eau de l’incubateur par des produits anti champignons [FungiStop] d’aquariophilie .On peut faire plus simple et moins cher en demandant au pharmacien du permanganate de potassium, du sulfate de cuivre (bouillie bordelaise des viticulteurs) ou bleu de méthylène. Ces produits ne seront distillés par l’eau et ne retomberont donc pas sur les oeufs ,ce qui peut ne pas être le cas avec le chlore de l’eau de javel .( merci lucky...)

J’ai utilisé le fongistop directement dans une boite d’incubation à raison de 2 gouttes diluées dans un peu d’eau pour une boite de 13cm par 9cm. La mousse a absorbée le mélange. J’ai obtenu des naissances de jeunes phasmes qui ont l’air de très bien se porter ( Acrophylla ). Dans une autre boite ou la moisissure avait franchement démarré, j’ai doublé la dose directement sur la mousse et les oeufs pour voir, en me disant les oeufs perdu. A température ambiante j’’ai obtenu quelques naissances 2 mois plus tard (également des Acrophylla ) . Le nombre de naissances n’a pas été très important mais beaucoup d’oeufs au départ devaient être endommagés .Difficile d’en tirer des conclusions mais...

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incubateur

Quelques remarques...

Un petit truc pour savoir si les oeufs d’ Extatosoma Tiaratum ( entre autres ) sont viables : en les plaçant dans un petit récipient d’eau , ceux qui flottent sont mauvais ceux qui coulent sont ok ! ( merci Sophie....) ce n’est pas valable pour les oeufs de phyllie.

Plus la température d’incubation sera élevée ( 28°C ) plus il semble qu’il y ait plus de mâles. Le temps d’incubation sera réduit mais il semble que les jeunes soient plus fragiles ( davantage de pertes ).

De manière générale, il semble bien que les oeufs pondus non fécondés éclosent quand même en grand nombre, ne donnant naissance qu’a des individus femelles plus faibles ( mortalité plus importante chez les jeunes ) .La parthénogenèse affaiblirait l’espèce.

Avant chaque mue, les insectes observent une période de jeun de quelques jours. Si on les prive de nourriture cela semble donc signifier pour eux, que le moment de muer est arrivé. Et s’ il dévorent leur exuvie après la mue, est ce le signe que la nourriture leur faisait défaut ??...

Attention aux hybridations quand on mélange dans le même terrarium des individus de la même sous famille ; c’est très fréquent chez les eurycantha , les haaniella entre eux ....voir parfois des Haaniella et des heteropteryx dilatata... Les jeunes issus de ces fécondations n’arrivent que rarement au stade adulte ( quand les oeufs donnent quelque chose.....)

Les phasmes changent de couleur en fonction de la quantité de lumière qui leur parvient . On peut être très surpris de ne pas reconnaître le soir , le phasme que l’ on a observé le matin ( variation de la quantité de pigments sous la peau ) .

De même en vieillissant , les phasmes deviennent plus foncés et se fragilisent un peu (modérer les manipulations ) .

Le " stress " chez certaines espèces est certainement un signe favorisant de mort prématurée , donc ne pas les brusquer , sous peine de se retrouver , en plus, avec une des pattes dans la main (Autotomie -chez les phyllies par exemple)...

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Les éléments utiles

en haut de Gauche à Droite : Moustiquaire pour boite d’incubation , boite d’incubation plastique avec mousse synthétique bleue et son couvercle, flacon fongistop, boite d’incubation avec vermiculithe + moustiquaire servant de "couvercle" + élastique.

en bas de Gauche à Droite : Papier absorbant de cuisine, pot de confiture avec couvercle percé, boite de ponte avec sable, pinces à ramasser les oeufs, pinceau fin pour les oeufs, paire de ciseaux et de gant pour les ronces... , pulvérisateur.

 
Post Scriptum :

Voilà ...

Sinon attention à l’introduction dans l’élevage de spécimens virosés ou malade sans période de quarantaine : c’est la perte de la souche.

Quand on a pas "la main verte" avec des espèces dites faciles, il vaut mieux ne pas se lancer dans des tentatives d’élevage de nouvelles espèces difficiles sous peine de voir disparaître la souche .

Si les phasmes n’ont plus d’intérêts pour vous , ne vous en débarrasser pas dans la nature . L’introduction d’espèce exotique dans notre milieu est interdite, alors passez une annonce ou donnez les à un éleveur connu, ils sont parfois intéressés.