Naturalisation par "soufflage"
mercredi 8 février 2006
par Arno

Le séchage des Phasmes est certes délicat et parfois long et délicat lorsque l’on décide de vider les individus selon la méthode classique.

Personnellement j’utilise une méthode utilisée pour le « soufflage » des larves du type « chenilles » et qui convient apparemment à toutes les espèces avec un résultat plus que correct quel que soit le type de phasme. Voir l’exemple ci-dessous avec P. gigas et E. tiaratum naturalisés selon cette méthode.

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Trio de P. gigas naturalisé
avec un couple d’E. tiaratum (A.S.)

J’emploie une pompe à air aquariophile à débit réglable (ce point est très important pour adapter le débit d’air à la taille du phasme et à la souplesse de sa cuticule). J’y ajuste un tuyau en silicone de diamètre approprié à l’extrémité duquel je fixe une aiguille de seringue dont la longueur sera choisie selon la taille du phasme.

Avant d’étaler proprement le phasme, je perce un petit trou sur la face ventrale au niveau de la jonction tête-thorax (sortie d’air), j’introduis ensuite l’aiguille dans l’abdomen en prenant bien garde de ne pas abîmer l’épiderme. Une astuce, je passe l’aiguille dans une graisse au silicone (à défaut de la vaseline) avant de l’introduire, ainsi celle-ci se retira assez facilement à la fin de l’opération de séchage.

Le phasme est ensuite étalé et fixé sur un support et en dernier lieu je branche la pompe à air dont je règle le débit afin que le volume du phasme soit proche du volume qu’il avait lorsqu’il était vivant (penser à fixer l’aiguille sur le support afin que l’abdomen reste bien dans l’axe du corps). Pour les espèces ailées je découpe un morceau de polystyrène correspondant sensiblement à la taille de l’aile et dont l’épaisseur correspond à la hauteur du corps afin d’obtenir un second niveau et j’étends ensuite l’aile sous un morceau de film cellophane qui laisse passer l’humidité contrairement au plastique (conservation des pigments).

Le gros avantage de cette méthode est de sécher rapidement l’insecte (12 à 24h, 48h maximum pour les très grosses espèces) tout en préservant le volume normal du corps et les pigments. Les deux avantages de cette méthode sont d’une part, de pouvoir naturaliser de fines espèces (comme les mâles Oreophotes ou Chondrosthetus) tout en conservant les proportions et les pigments (dans ce cas j’utilise une aiguille de seringue à insuline) et d’autre part, de pouvoir sécher de grosses espèces sans les vider, que leur cuticule soit épaisse (Eurycantha sp) ou fine (Extatosoma) et ceci sans aucune déformation.

Le seul investissement de base est celui de la pompe à air à débit réglable. Les pigments sont bien conservés car il n’y a aucune source de chaleur utilisée.

Petit récapitulatif :

  • Matériel : Pompe à air à débit réglable (magasin aquariophile), tuyau souple en silicone (à mon avis le mieux approprié, il existe d’autres tuyaux mais ils sont un peu rigides), un lot d’aiguilles de différentes longueurs (voir avec son pharmacien).
  • Etapes :
    • 1. utiliser un phasme mort le jour même (ou à défaut congelé dans un récipient hermétique)
    • 2. percer un petit trou derrière la tête
    • 3. introduire l’aiguille en ayant soin de la graisser au préalable
    • 4. étaler le phasme et fixer l’aiguille au support
    • 5. brancher la pompe
    • 6. régler le débit pour obtenir le volume approprié du corps (commencer avec le débit le plus faible puis augmenter selon les besoins, pas l’inverse !!!)
    • 7. laisser sécher 12 à 48h
    • 8. retirer l’aiguille, si celle-ci résiste un peu, faire une légère rotation afin de la décoller sans casser l’abdomen, surtout chez les petites espèces.
    • 9. laisser le phasme étalé 2 ou 3 jours sur son support afin de parfaire le séchage des membres avant de le placer dans un cadre.
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