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Le Monde des Insectes

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ANIBARA

Association humanitaire et scientifique pour le Burkina Faso.

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L’écotourisme et les expéditions scientifiques sont les ingrédients du succès de ce petit campement.
L’association cherche aussi à favoriser les échanges scientifiques entre les muséums de Ouagadougou et de Paris.
L’association vise également à promouvoir l’écotourisme et l’environnement, en diffusant des plaquettes dans les offices de tourisme et dans les associations naturalistes françaises.

Siège : Quartier Saint Pancrace, 3241 route de Très 06440 l’Escarène
anibara@hotmail.fr

Etude d’Acanthoxyla inermis à Port Gaverne et Port ïsaac en Cornouaille
vendredi 17 novembre 2006
par brunob

Malcolm Lee

Traduction P. Lelong

Le Monde des Phasmes n° 23 (Septembre 1993)

INTRODUCTION

En Août 1990, j’ai photographié un phasme dans mon jardin à Port Gaverne. Ma femme en avait déjà vu un au même endroit en 1988 et ma mère m’a raconté en avoir également observé quand elle était jeune dans le Devon dans les années 1920.

En Avril 1992, après avoir montré mes photographies à notre garde local du National Trust, Simon Ford, j’ai été contacté par Chris Haes, le Collecteur National d’informations pour ces insectes. D’après les photos, il fut capable d’identifier mon insecte comme étant le phasme "non armé" c’est à dire Acanthoxyla inermis Salmon, 1955. Il m’expliqua alors que ce phasme était très localisé dans le sud-ouest de l’Angleterre.

Ayant reçu d’autres observations locales de ce phasme, je décidais alors d’entreprendre un relevé afin d’essayer d’établir leur répartition mais aussi de savoir comment ils étaient arrivés là. Plusieurs articles, publiés dans un mensuel local, demandant aux gens de me contacter s’ils avaient trouvés ou avaient des informations sur ces phasmes, ont été fructueux. Au total, il y a eu 16 observations en 1992 et 14 autres relatives aux années précédentes.

ORIGINE

Trois espèces de phasme existent à l’état sauvage en Angleterre :

 Le phasme "épineux" : Acanthoxyla geisovii (Kaup, 1866)
 Le phasme "lisse" : Clitarchus hookeri (White, 1846)
 Le phasme "non armé" : Acanthoxyla inermis Salmon, 1955

Curieusement, tous ces phasmes sont originaires de Nouvelle Zélande. Ils sont certainement arrivés en Angleterre avec des plantes importées. Ils étaient soit en tant qu’individus sur les plantes, soit plus certainement sous forme d’oeufs mélangés avec des graines.

Le premier phasme identifié fut Acanthoxyla geisovii, localisé à Paignton en 1908 puis à Tresco, Iles de Scilly, en 1943 (Uvarov, 1944). La colonie de Scilly est certainement aussi vieille que celle de Paignton, car des fougères arborescentes de Nouvelle Zélande furent importées en 1907 à Tresco et quelques unes furent envoyées la même année à Paignton. Il existe aussi plusieurs autres localisations autour de Fal estuary en Cornouaille, principalement à St Mawes où les insectes de Tresco furent délibérément relâchés en 1959 ainsi qu’à Torquay et Ivybridge dans le Devon.

Clitarchus hookeri quant à lui a été pour la première fois découvert à Tresco en 1949 (Uvarov, 1950). Ce lieu est encore le seul confirmé en Angleterre à l’heure actuelle. Ce phasme a été identifié à tort dans plusieurs autres lieux, les recherches de Paul Brock en 1987 démontrèrent qu’en fait il s’agissait à chaque fois du phasme très similaire Acanthoxyla inermis.

Acanthoxyla inermis a été observé la première fois à Truro en 1979, il a depuis été trouvé dans plusieurs autres sites et notamment autour de Fal estuary. Mais, il a certainement été introduit plusieurs fois, les pépinières de Merriot et de Treseder dans le Truro étaient de bonnes sources. Pendant la fin de l’époque Victorienne, la pépinière de Treseder a grandement été à l’origine de l’introduction des fougères arborescentes en Cornouaille (West Briton, 1987b). Ces plantes exotiques prospèrent encore dans beaucoup de nos principaux jardins. Neil Treseder, s’est retiré de son entreprise familiale en 1976, il se rappelle avoir vu ces insectes à la pépinière pendant son enfance (West Briton, 1987a). Un témoignage supplémentaire de leur installation ancienne, vient d’un jardinier de Helford Passage, lequel rapporte les avoir vus depuis les années 1930, période à laquelle le jardin reçu de nouvelles fougères arborescentes.

BIOLOGIE

Les trois espèces adultes ont un corps d’une couleur pouvant aussi bien être verte que brune et d’une longueur comprise entre 85 et 105 mm. Généralement, A. inermis fait partie des plus grands alors que C. hookeri fait au contraire plutôt partie des plus petits. Avec ses nombreuses épines noires couvrant le corps A. geisovii ne peut pas être confondu. Par contre l’absence d’épine rend à première vue C. hookeri et A. inermis similaire. Pour les distinguer l’un de l’autre, il faut observer les points suivants :

C. hookeri a une ligne noire presque continue en bordure et sur toute la longueur du thorax, les cerques sont terminés en pointe.

A. inermis a seulement une ligne noire sur le pronotum. Les cerques sont arrondis et, à la base de l’operculum (plaque sous génitale), se trouve une solide épine.

Bien que fréquemment rencontré chez les phasmes, le cycle de vie de ces trois espèces n’est pas courant, en effet elles sont parthénogénétiques (c’est à dire que les oeufs se développent sans fécondation par un mâle). Effectivement, les mâles chez le genre Acanlhoxyla sont inconnus, même dans leur pays d’origine. Alors que pour C. hookeri les mâles sont courants en Nouvelle Zélande mais ils n’ont jamais été trouvés en Angleterre.

La durée de vie de ces insectes est d’environ 6 mois, pendant lesquels ils pondent entre 200 et 300 oeufs. Les femelles laissent simplement tomber les oeufs sur le sol, au printemps suivant naissent des Jeunes l’apparence d’adultes miniatures de 12 mm de longueur. Apres 5 ou 6 mues, ils deviennent à leur tour adultes puis quelques semaines après commencent a pondre. Les adultes peuvent ère vus d’avril à décembre (cf tableau n°1)

Ceux présents au mois d’avril peuvent avoir passé l’hiver, mes relevés météorologiques montrent que durant l’hiver 92 la température n’est descendue sous 0°C qu’une seule nuit, alors que la moyenne des minima en Janvier était de 6°C les premiers froids hivernaux doivent certainement tuer la plupart des phasmes mais il est possible que certains individus subsistent aux hivers très doux. La période la plus propice pour ces insectes est plutôt surprenante car il s’agit du mois de Novembre. En 1992 ceci a été du à une forte rafale de vent qui fit tomber les feuilles, du coup les insectes sont devenus plus visibles. Un habitant ayant montré un grand intérêt pour mon étude a régulièrement recherché des phasmes et il fut stupéfait de trouver 22 individus dans son propre jardin en Novembre !

Port Isaac a un climat favorable pour ces phasmes très similaire à celui de Nouvelle Zelande, leur pays d’origine avec des été frais et humides et des hivers sans gelées. Les oeufs des phasmes peuvent survivre aux longues périodes de gel. Plusieurs semaines de températures très basses durant le rude hiver 87 en Cornouaille et dans les îles de Scillv causèrent de sévères dommages aux jardins subtropicaux de Tresco. Mais en automne lorsque Paul Brock visita les jardins il y trouva les deux espèces C. hookeri et A. geisovii.

Le 23 mars 1993, un adulte vert très actif de 98 mm de longueur fût trouvé se chauffant au soleil sur un mur à Port Isaac. Mes relevés météorologiques montrent que cet hiver a été même plus doux que celui de 1992 avec la température la plus basse de 3°C et une moyenne des minima en Janvier de 9°C. Pendant que le facteur important pour la survie de l’espèce reste les œufs, c’est la première confirmation d’un phasme ayant survécu à un hiver doux.

DateCommentaires
04/92adulte brun trouvé sur un mur
07/92adulte vert sur un cartable
31/07/92adulte brun trouvé dans une maison
07/08/92jeune vert 67 mm trouvé sur un mur
15/08/92adulte tacheté brun et pourpre de 125 mm
Mi-août 92adulte vert sur un mur
20/08/92grande colonie de plus de 20 adultes
Fin août 92plusieurs adultes verts se déplaçant sur des plants de haricots
30/09/92jeune vert de 70 mm sur ronce
25/10/92adulte vert olive sur framboisier
01/11/92grande colonie de 22 adultes. 4 vert, 3 vert olive et 15 rouge cerise
03/11/92adulte tacheté brun et pourpre de 105mm
11/92jardin voisin du précédent, adultes souvent trouvés sur les capots des voitures le matin
06/11/92adulte vert de 97 mm sur un mur
13/11/92adulte vert de 108 mm sur ronce et jeune brun de 48 mm sur valériane rouge
15/12/92Adulte brun

Tableau n°1 : Observations de Acanthoxyla inermis en 1992

L’incroyable camouflage des phasmes est certainement la cause du faible nombre d’observations pour ces insectes. Mais ce camouflage devient totalement inefficace lors des déplacements en terrain découvert comme par exemple pour passer d’une plante à une autre. Cette situation particulière est à l’origine de la moitié des observations (sur les murs, les fenêtres, etc. ...). Un phasme a même été trouvé dans une maison, il a peut-être été transporté par un manteau puis il s’est certainement déplacé après que le manteau ait été suspendu.

Ils sont trouvés le plus fréquemment sur la ronce, mais les framboisiers et les rosiers comptent aussi parmi les plantes nourricière favorites. Une observation à même été faite sur du haricot à rame, bien que lorsque P. Brock et moi même avons visité le jardin, il n’y avait pas de traces d’alimentation sur cette plante, les phasmes passaient peut-être juste dessus ? Un jeune a été trouvé sur de la valériane rouge (Centranthus ruber), sur laquelle il se nourrissait.

Sur seize adultes (10 verts et 6 bruns) mesurés, les trois quart ont une longueur comprise entre 94 et 99 mm et sur la totalité, la moyenne est de 99,3 mm. Les 10 verts ont une moyenne de 95,9 mm et les 6 bruns 104,8 mm. Ceci est un petit échantillon, mais les relevés de Eve Bysouth en 1985 (Bysouth 1990) sur A. geisovii ont aussi montré que les individus bruns sont significativement plus grands que les individus verts. La grande surprise de cette étude fût de trouver, à Port Isaac, un énorme phasme tacheté brun et pourpre de 125 mm de longueur. Outre le fait qu’il s’agissait du plus grand A. inermis, c’était aussi le plus grand phasme trouvé en Angleterre. Malheureusement, il mourût rapidement après qu’on me l’ait apporté. Une fois mort, l’insecte a rétréci légèrement de 5 mm (il mesure maintenant 120 mm). Ceci est certainement dû à la baisse de pression des liquides corporels provoquée par la déshydratation. Il est maintenant dans la collection de P. Brock.

Pendant la mi-novembre, j’ai trouvé un adulte vert de 108 mm de long et un jeune brun de 48 mm à Port Isaac. Comme, ils n’auraient pas survécu beaucoup plus longtemps à l’extérieur, j’ai entrepris de les élever afin de les étudier. L’adulte venait probablement juste de finir sa mue imaginale car il ne commença à pondre que 2 semaines plus tard. Ensuite, il pondit 250 oeufs en 99 jours au total. Comme, je nettoyais quotidiennement la cage, j’ai pu noter le nombre d’oeufs pondus chaque jour. Le début et la fin de la ponte se font progressivement. La distribution de la fréquence du nombre d’oeufs pondus chaque jour est illustrée, pour l’ensemble de la ponte soit 250 oeufs en 99 jours voir la figure n° 2 et pour seulement les 200 oeufs centrés entre le début et la fin de la ponte soit 69 jours voir la figure n° 3.

La moyenne totale est de 2,52 oeufs par jour et la moyenne de la ponte partielle centrée sur les 200 Oeufs pondus en 69 jours est de 2,96 oeufs par jour. Au moment où j’écris cet article, le phasme brun commence sa ponte. Il faut noter que tous les oeufs pondus par le premier insecte portent des empreintes identiques, mais celles-ci sont différentes de celles des oeufs du second phasme. Ainsi, il est aisé de distinguer et de séparer les oeufs du phasme vert et ceux du phasme brun, même lorsque les pontes sont simultanées. Le phasme brun a un taux de ponte plus grand, que celui du vert, avec 113 oeufs pondus dans les derniers 26 jours, soit une moyenne de 4,36 oeufs par jour.

La température ambiante a un effet très net sur la ponte. Au départ, l’adulte était dans une pièce non chauffée avec une température ambiante comprise entre 13 et 15°C. Lorsque la température tombe en dessous de 12°C, la ponte devient sporadique avec seulement 4 oeufs en 7 jours. Par contre, lorsque le phasme est placé dans une pièce chauffée à une température comprise entre 15,5 et 18 °C, la ponte reprend immédiatement avec 19 œufs en 7 jours. A l’extérieur, le début de la période de froid implique une baisse du taux de ponte des phasmes sauvages, il doivent par conséquent pondre moins d’oeufs durant cette période donc durant leur vie par rapport aux spécimens en élevage. Les insectes n’ayant pas pu devenir adulte avant la fin du mois de septembre doivent mourir avant même d’avoir commencé à pondre.

Avant cette étude j’avais rarement vu des phasmes et je fus surpris de voir la grande variation de couleur de ces insectes, surtout chez la forme "brune", ainsi que leur capacité à changer de couleur. Les insectes verts ne montrent pas la même capacité de changement, ils restent uniformément vert pomme avec une ligne jaune sur le côté du thorax. La forme "brune" semble pouvoir varier depuis le vert olive, en passant par la couleur paille, le rouge acajou jusqu’au brun pourpre tacheté, sans oublier tous les tons intermédiaires. La première fois que j’ai constaté cette capacité de changement de couleur, ce fut avec l’insecte très grand trouvé à Tintagel Terrace. L’épine operculaire était jaune pâle lors de la première observation, puis moins d’une heure après elle était devenue rosé intense. Le matin suivant, l’insecte était entièrement pâle, mais 10 minutes après avoir ouvert les rideaux, il était redevenu brun pourpre tacheté. Le jeune phasme brun, lorsque je l’ai trouvé en novembre, était très pâle, mais le matin suivant il était devenu presque noir. Depuis, il a un cycle journalier de changement de couleur, devenant pâle la nuit et rouge acajou le jour.

Je présume que cette capacité à changer de couleur renforce l’efficacité du camouflage. Elle est peut être aussi en relation avec la plante nourricière. Il faut noter que les individus bruns trouvés dans les grands massifs de ronces ont tous une couleur paille sombre, ceci est parfaitement dans le ton des vieilles tiges sèches. Les individus bruns dans les grands massifs de rosiers sont eux tous bruns rouges, ce qui est tout à fait en accord avec les tiges de rosiers en automne. Sur l’ensemble des individus bruns trouvés pendant cette étude (ce qui représente un peu plus de la moitié des individus observés au total) 80 ont été trouvés sur rosier et seulement 33 sur des ronces. La plupart des individus bruns commencent peut-être par être verts. En 1982, Mrs Watts de Penryn a élevé 400 A. inermis à partir d’oeufs. Parmi tous les individus obtenus, 3 seulement étaient bruns, ils étaient maladifs et sont morts avant leur maturité (Turk, 1985). En 1985, Eve Bysouth possédait séparément des oeufs de A. geisovii vert olive et bruns, mais toute la progéniture était verte ! (Bysouth, 1990).

Le jeune phasme brun de 48 mm trouvé le 13 novembre a effectué trois mues avant de devenir adulte (cf. tableau n° 1). La ponte débuta le 11 février, 14 jours après qu’il soit devenu adulte.

Date Longueur du corps Augmentation en longueur Jours entre les deux mues
26 novembre------ 62 mm --------------------29 % --------------
8 Janvier------ 84 mm --------------------35 % ------------------------------- 43 -----------------
28 janvier----- 106 mm -------------------26 % ------------------------------- 20 -----------------

Tableau n " 2 : Croissance du phasme brun

HISTORIQUE A PORT GAVERNE ET PORT ÏSAAC

Les phasmes sont connus à Port Gaverne et Port Isaac depuis plusieurs années. L’une des première observation de 1992 provenait de Mrs Watts qui m’a dit qu’elle élevait des phasmes dans le cadre de son travail à l’école de Port Isaac et qu’elle en avait relâché dans son jardin en fin d’année il y a environ 10 ans. Elle pensait qu’ils étaient morts, mais elle en a vu presque tous les ans depuis. Les insectes qu’elle relâcha sont certainement morts, mais elle avait aussi relâché, à la même époque, plusieurs centaines d’oeufs. Je parlais ultérieurement à Mrs Oaten, qui enseignait à l’école dans les années 1980. Elle se rappela avoir obtenu des insectes d’une autre école en 1983, probablement celle de Wadebridge, laquelle avait des surplus d’élevage. Mais, il semble plus probable que les premiers phasmes de Port Isaac proviennent des descendants des centaines oeufs d’A. inermis élevés en 1982 par Mrs Watts. Depuis, elle a confirmé que beaucoup de ceux-ci avait été donnés dans les écoles et dans autres parties du pays (Turk, 1985). Il est possible que d’autres insectes élevés en école ayant la même origine que ceux de 1982 aient été accidentellement introduits dans la nature en Cornouaille. Le professeur de l’école de Blisland, à quelques kilomètres dans les terres de Port Gaverne m’informa que des enfants avaient trouvé des phasmes en 1992. A. inermis était aussi mentionné dans le jardin de St. Ives en 1990.

Incontestablement d’autres sites seront encore trouvés.

En 10 ans, depuis leur libération "accidentelle", les phasmes de Port Isaac ne se sont répandus que sur seulement quelques centaines de mètres autour de leur site originel. Bien que normalement immobiles, ces insectes peuvent se déplacer étonnement rapidement et peuvent certainement parcourir cette distance en une seule nuit. Il semble probable que, sans le besoin de chercher pour s’accoupler et ayant une source de nourriture suffisante, ils sont peu enclins à se déplacer hors de leur propre buisson.

La prospection de nos colonies de phasmes est bonne et la distribution naturelle de ceux- ci dans de nombreux jardins signifie que même une pulvérisation accidentelle d’insecticide ne causerait pas une catastrophe.

Le signe le plus encourageant pour l’avenir de ces insectes réside dans l’attitude des propriétaires des jardins hébergeants ces phasmes. Presque sans exception, ils sont enchantés de partager leur jardin avec ces insectes fascinants. Le peu de dégâts causés (feuilles de rosiers grignotées, ...) est généralement perçu comme le faible prix à payer pour avoir le plaisir d’observer ces inoffensives créatures dans leur milieu naturel.

REMERCIEMENTS

Je suis reconnaissant à Eve Bysouth pour sa permission d’utiliser son magnifique dessin de A. inermis dans mon mensuel local. Sans cette illustration, les réponses aurait été moins nombreuses. Je suis également reconnaissant à Stella Turk du CBRU pour m’avoir fourni les photocopies des deux articles d’Uvarov (1944 et 1950). Je remercie plus particulièrement P Brock du P.S.G., pour m’avoir fourni des copies d’articles, des coupures de journaux ainsi que des données personnelles non publiées sur les phasmes Anglais et pour m’avoir apporté des spécimens de C. hookeri et de A. geisovii que j’ai pu photographier.

BIBLIOGRAPHIE

  • Bedford, G.O. (1978) Biology and Ecology of the Phasmatodea. Annual Review of Entomology, 23, 125-149.
  • Brock, P.D. (1991) Stick Insects of Britain, Europe and thé Mediterranean. Fitzgerald Publishing, London.
  • Bysouth, E. (1990) Survey on Acanthoxyla. geisovii m St. Mawes 1985. Appendix to Cornish Biological Records 12. Cornish Biological Records Unit.
  • Salmon, J.T. (1991) Thé Stick Insects ofNew Zealand. Reed books, Auckland.
  • Turk, S. (1985) Two New Stick Insects naturalised in Comwall. Entomologist’s Record, 97 129-130.
  • Uvarov, B.P. (1944) A New Zealand Phasmid (Orthoptera) established in thé British Isles. Proceedings ofThe Royal Entomological Society, (B) 13, 94-96.
  • Uvarov, B.P. (1950) A second New Zealand Stick-insect (Phasmatodea) established in thé British Isles. Proceedings ofThe Royal Entomological Society, (B) 19, 174-175.
  • West Briton Newspaper (1987a) Down in thé garden "Sticks" stirred. 27/08/87.
  • West Briton Newspaper (1987b) Proud history of a garden firm. 15/10/87.
AnnéeCommentaires
1983Phasmes acquis par l’école. Insectes morts mis dans un jardin privé en fin d’année.
1987Plusieurs phasmes sur une haie en Juin.
1988Adulte brun dans un jardin en Septembre.
1990Adulte brun dans un jardin en été.
1990Adulte brun sur un rosier dans un jardin.
1990Plusieurs Phasmes trouvés en Septembre en débroussaillant des ronces dans un jardin envahi par la végétation.
1990Phasmes vus sur une fenêtre en Octobre.
1990Phasme vert vu sur un mur en automne.
1991Phasmes vert et brun vus dans un jardin en été.
1991Enfants en ayant trouvé un en été en attendant le bus scolaire.
1991Vu sur un rosier dans un jardin en automne.
1991Phasme vert sur ronces au bord d’un trottoir
1991Phasme brun dans un jardin en Décembre.
1991Sur un mur en Décembre.

Tableau n" 3 : Observations antérieures à 1992

N.D.L.R. : Toutes les indications précises de lieu ont volontairement été retirées afin de préserver au mieux cette colonie. D’après la note de P.D. Brock dans Phasmid Studies 2(1) : 25 (1993) en accord avec le professeur Salmon, les deux espèces britanniques d’Acanthoxyla devraient s’appeler dans le futur : Acanthoxyla prasina inermis et Acanthoxyla prasina geisovii.