Un incubateur Ă eau chaude
Guilhem BERNARD / LE MONDE DES PHASMES n° 29 (Mars 1995)
Mots-clés : Incubateur, Oeufs, Elevage, Technique.
Eleveur de phasmes (Carausius morosus (SinĂ©ty, 1901), Phenacephorus conucervi Brunner, 1907, Clonopsis gallica (Charpentier, 1825), ...), j’ai conçu un incubateur afin de faire Ă©clore les oeufs dans les meilleurs conditions possibles. Son installation Ă©tant rĂ©cente, les rĂ©sultats se font attendre et je soumets donc le schĂ©ma (figure n° 1) du dispositif Ă tous les lecteurs du Monde des Phasmes afin d’avoir leur opinion.
Figure n° 1 : SchĂ©ma de l’incubateur
- 1 Plaque de Plexiglas éventuellement percée de trous ou surélevée
afin de permettre une libre circulation d’air
- 2 Eponges végétales
- 3 Couche de papier absorbant sur laquelle sont disposés les oeufs
- 4 Plaque de Plexiglas percée de trous
- 5 Chauffage
- 6 Eau
Le tout est rĂ©alisĂ© dans un aquarium en matiĂšre plastique facilement trouvable dans le commerce et pour une somme modique. Vous pouvez aussi le fabriquer (si vous ĂȘtes bricoleur).
Principe de fonctionnement
L’eau chauffĂ©e monte par capillaritĂ© via les Ă©ponges jusqu’au papier absorbant et confĂšre aux oeufs une humiditĂ© et une tempĂ©rature qui me semblent adĂ©quates.
Notes
- La tempĂ©rature de l’eau doit ĂȘtre telle que les oeufs soient Ă environ 25 °C, il faut tenir compte de l’Ă©paisseur des Ă©ponges et du froid produit par l’Ă©vaporation.
- La partie de l’aquarium situĂ©e sous le niveau de l’eau peut ĂȘtre entourĂ©e de polystyrĂšne afin d’Ă©viter de trop grandes pertes thermiques et la prolifĂ©ration des algues.
- Le papier absorbant doit ĂȘtre disposĂ© avec prĂ©cision pour Ă©viter les noyades intempestives.
Personnellement, j’utilise un aquarium de 32 x 17 x 18 cm et un chauffage de 25 W.
Les avantages de ce dispositif sont, Ă mes yeux, le faible prix du rĂ©cipient utilisĂ© et surtout du chauffage. En effet, les appareils chauffants immergĂ©s restent moins onĂ©reux que les rĂ©sistances fonctionnant dans la terre ou Ă l’air libre. Bien entendu, des rĂ©glages thermiques et hygromĂ©triques sont Ă effectuer (diminution ou augmentation de l’Ă©vaporation des Ă©ponges, du niveau de l’eau, ...) selon les conditions dĂ©sirĂ©es.
Si de la moisissure se forme, celle-ci peut ĂȘtre Ă©liminĂ©e en tapotant la tache avec un coton tige imbibĂ© d’eau de Javel, aprĂšs avoir Ă©cartĂ© les oeufs. J’aimerais, Ă ce propos, avoir l’avis des lecteurs du Monde Des Phasmes sur les Ă©ventuels risques qu’occasionneraient les dĂ©placements des oeufs ; pour ma part, je n’ai pas relevĂ© de diffĂ©rence notable.
Merci.
N.D.L.R. : Ce systĂšme d’incubation est dĂ©conseillĂ© pour les oeufs de Clonopsis gallica, car ils supportent trĂšs mal l’humiditĂ© (tout comme pour les genres vivant en milieu sec : Bacillus, Ramulus, Leptynia, Buria, ...) et de plus il faut les mettre au froid en hiver (voir l’article P. Lelong (1988) Clonopsis gallica : Etude de la quantitĂ© de froid nĂ©cessaire pour lever la diapause (Monde Des Phasmes, 2 : 9-10.). Pour ce qui est de l’utilisation de l’eau de Javel, il est peut ĂȘtre prĂ©fĂ©rable dans ce cas de changer la feuille de papier absorbant, aprĂšs le nettoyage Ă l’aide d’un pinceau des oeufs contaminĂ©s. Pour ce qui concerne le dĂ©placement des oeufs, il ne semble pas y avoir d’inconvĂ©nient Ă les dĂ©placer et Ă les manipuler.
Post Scriptum :
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