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Le Monde des Insectes

Le site et le forum insecte.org sont le lieu de rencontre de tous les passionnés d’insectes, quels que soient leur niveau, leur approche et leurs objectifs.

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Il privilégie un esprit de convivialité, sans imposer de hiérarchie officielle, pour que les discussions puissent s’enrichir librement aussi bien des erreurs des uns que des explications patientes de ceux qui en connaissent plus.

ANIBARA

Association humanitaire et scientifique pour le Burkina Faso.

L’association s’est basée depuis sa création sur la construction et la mise en œuvre d’un petit campement au sud ouest du Burkina, près de Banfora : le Tilapia.
L’écotourisme et les expéditions scientifiques sont les ingrédients du succès de ce petit campement.
L’association cherche aussi à favoriser les échanges scientifiques entre les muséums de Ouagadougou et de Paris.
L’association vise également à promouvoir l’écotourisme et l’environnement, en diffusant des plaquettes dans les offices de tourisme et dans les associations naturalistes françaises.

Siège : Quartier Saint Pancrace, 3241 route de Très 06440 l’Escarène
anibara@hotmail.fr

Gynandromorphes
jeudi 9 février 2006
par Arno

Un gynandromorphe est un individu qui se présente extérieurement comme une mosaïque des deux sexes, dans laquelle les parties mâles et femelles ont la constitution chromosomique mâle ou femelle. Cette anomalie est due à un mauvais fonctionnement de la répartition chromosomique, par exemple à une double fécondation ou à la perte d’un hétérochromosome.

Cependant le mécanisme dont résulte ce type de malformation est assez complexe. Pour tenter de l’aborder d’une manière plus complète, il sera judicieux de se référer à l’article de JJ Peres au sujet de la différenciation sexuelle chez les insectes dans lequel les implications chromosomiques et humorales sont détaillées.

Pour rester simpliste, on rencontre quelquefois en élevage mais aussi dans la nature des individus anormaux qui sont une mosaïque de territoires mâles et femelles. Le mode de formation de tels individus varie d’un cas à l’autre : chez la drosophile par exemple, ce serait en principe des femelles génétiques [issues d’un oeuf X,X (n-1)AA] chez qui un chromosome X s’est perdu au cours d’une des premières cellulaires :

X,X (n-1) AA —> X (n-1) AA

Les cellules qui résultent de cet accident n’ont plus alors qu’un seul chromosome X et sont mâles, tandis que le reste de l’animal est femelle. La proportion de tissus mâles sera évidemment d’autant plus grande que l’accident aura été précoce (fig. 359).

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Fig 359 - Extrémité postérieure de l’abdomen d’un gynandromorphe de Locusta migratoria.
V1, V2, V3, valves génitales femelles entourant une plaque sous-génitale mâle Pl. Du point de vue appareil génital interne, cet individu est un gynandromorphe bipartite mâle à droite et femelle à gauche. St8 : huitième sternite.

Chez le genre Bombyx, il s’agirait d’ovocytes binucléés possédant des noyaux de sexe différent qui après double fécondation concourent tous les deux à l’édification de l’embryon.

Chez Hadrobracon, on aurait également des ovocytes binucléés mais où un seul noyau est fécondé : il fournit les tissus femelles, tandis que le noyau resté haploïde fournit des tissus mâles.

Dans la plupart des cas, on ignore dans le détail le mode de formation de ces individus "monstrueux" dont l’existence d’une mosaïque de territoires mâles et femelles est surprenante. L’idée d’un déterminisme secondaire, c’est à dire par une substance humorale produite par un organe déterminé qui seul aurait un déterminisme sexuel primaire est parfois mentionné. Pour s’y retrouver un peu plus à ce sujet, voir l’article au sujet de la différenciation sexuelle.

De plus, si dans le cas de la majorité des gynandromorphes trouvés dans la nature ou en élevage on n’a pas étudié la formule chromosomique des divers territoires, ce travail a néanmoins été fait dans un nombre de cas suffisant et l’on a pu constater l’accord entre la formule chromosomique et le sexe de chaque territoire (fig. 360).

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Fig 360 - Gynandromorphe bipartite de Drosophila melanogaster dont le génotype était w m / + +.
On voit à la répartition des bandes noires de l’abdomen que la moitié droite de cet individu est femelle, l’aile et l’oeil sont sauvages, la moitié gauche est mâle, de plus elle est w, m ce qui démontre la perte d’un chromosome X dans cette région du corps, perte qui coïncide donc avec la répartition des territoires mâles (m = miniature, aile petite ; w = white, oeil blanc).

Certains cas de gynandromorphisme paraissent relever de l’hybridité en mosaïque.

Ce phénomène peut s’expliquer aussi de la façon suivante : au cours de la multiplication cellulaire, le nombre des chromosomes double d’abord, par clivage longitudinal de ceux-ci, et les chromosomes se dirigent ensuite par paire vers les deux premiers noyaux des cellules filles. Dans le cas d’un organisme hétérozygote Aa, les deux chromosomes A et a se divisent tous deux, et se disposent sur la plaque équatoriale pour se rendre, à l’anaphase, vers les deux cellules filles dans l’ordre : A + a d’un côté et A + a de l’autre.

En cas d’hybridité en mosaïque, les quatre chromosomes se répartissent d’une façon anormale, l’une des cellules filles recevant bien A + a, mais l’autre ne recevant que a, A étant perdu. L’une des cellules est donc devenue hémizygote pour un gène récessif et peut alors le manifester. Si le processus a lieu lors de la première division du zygote, une moitié de l’individu dérivera d’un blastomère Aa et l’autre d’un blastomère a, ce qui rend compte des individus, moitié blanc - moitié noir par exemple.

Si le phénomène se passe au niveau des chromosomes sexuels, il donnera lieu à un gynandromorphe. Enfin, s’il a lieu à un stade plus tardif de l’embryogénèse, il donnera un individu mosaïque porteur sur un territoire localisé, d’un caractère parental, qui normalement devrait passer inaperçu puisque récessif (cas des métis ayant une mèche de cheveux plats...).

http://www.fondation-jerome-lejeune.asso.fr/Content/Chercher/

http://perso.wanadoo.fr/philippe.lelong/articles/gynandro.html

Gynandromorphe d’Heteropteryx dilatata adulte & sub-adulte

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Gynandromorphe
Photo Dr Francis Seow-choen - with acknowledgements

Les clichés ci-dessous concernent un superbe gynandromorphe croisé obtenu par François Tetaert en 1992. Voir son site pour de plus amples informations Merci !

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Gynandromorphe d’Heteropteryx dilatata sub-adulte (1992).
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Gynandromorphe d’Heteropteryx dilatata sub-adulte (1992).
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Gynandromorphe d’Heteropteryx dilatata sub-adulte (1992).
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Gynandromorphe d’Heteropteryx dilatata sub-adulte (1992).

Gynandromorphes

(traduit de la sticklist - Exotic-net 1999)

objet : Mâles de Carausius morosus

Pour la première fois, j’ai eu deux « MÂLES » de Carausius morosus pour environ 50 Insectes : ils sont très minces, longs de seulement 6 centimètres et cramoisi-rouge en dessous comme les épaules de femelles. Leurs antennes sont tout à fait longues (comparé à la longueur du corps).

Je me demandais à quel point les mâles sont fréquents dans la nature. (Tim Reinhardt)

Ces " mâles " sont en fait des femelles ! Quiconque à multiplié Carausius morosus en quantité raisonnable a rencontré ces " déformations " sur des femelles comme un ovipositeur mal formé, un thorax plus lisse, insectes avec plus de rouge dessous... Ce sont dans tous les cas des gynandromorphes = femelles avec des caractéristiques de mâles. Ces femelles déformées (si elles ne sont pas trop déformées au niveau de l’ovipositeur) produisent la plupart du temps oeufs normaux fertiles). Certaines femelles ont tellement de caractéristiques masculines qui elles se comportent comme des mâles ! Ce n’est pas vraiment quelque chose de rare. j’ai entendu parler d’accouplements de ces mâles gynandromorphe avec des Femelles normalement développées. mais quand une femelle copule avec une autre femelle : alors vous savez qu’il n’ y a aucuns oeufs fécondé ainsi ceux-ci développeront par parthenogénèse...

A ce que je sais : il n’y a pas de vrai mâle de Carausius morosus trouvé dans la nature... j’ai un papier ici avec un test : Vous pouvez obtenir plus de "mâles" si vous incubez des oeufs frais de Carausius morosus 30 jours à 30°C. J’ai essayé plusiurs fois il y a des années et j’ai obtenu beaucoup de ces gynandromorphes.

Note de S. Simoens : Pour la petite histoire j’ai essayé d’obtenir un gynandromorphe par choc thermique sur les oeufs de plusieurs espèces sans jamais aucun résultat. D’où mon scepticisme sur cette idée que le froid modifierait certaines cellules lors de l’incubation. S. Simoens.

 
Post Scriptum :
Voir aussi des Gynandromorphes d’Oreophoetes peruana, Neohirasea maerens, Phyllium celebicum, Haaniella grayii dans cette même rubrique. Liens ci-dessous.
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