Phyllium giganteum P.S.G.n°72
Hausleithner 1984 - Phyllinae
mercredi 12 avril 2006
par Arno
Fiche d’élevage de Bruno Biron

Origine : Malaisie

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Carte de répartition géographique du genre {Phyllium}
Attention cela ne se rapporte pas à la seule espèce P. giganteum !

Aspect : phasme ayant l’apparence naturelle d’une feuille une des moins difficiles des phyllies (pas de reproduction à gérer) Il faut assister à leur danse !

Jeune : 2cm de long ,rouge foncé. très vifs avec une immobilité réflexe. En 15 jours, elle prend progressivement une couleur plus verte.

Mâle : décrit mais très rare, voire inexistant en élevage. Photos en fin de page : gynandromorphes et mâle véritable ?

Sur la galerie photos sont mises en lignes les photos de gynandromorphes apparus dans l’élevage de Julien Kernaonet fin 2003 et dans celui d’Arnaud Bauduin [Arthropodia] début 2006. Voir aussi le site de Thierry Lefeuvre (www.phasmes.com) pour des infos concernant l’apparition de gynandromorphes au sein de son élevage.

Femelle : 12 cm de couleur vert clair avec des taches brunes et jaunâtres. Les ailes antérieures (élytres) recouvrent presque tout le corps.(8 mues). Les antennes ont un appareil stridulatoire. On entend parfois les stridulations en approchant la phyllie de son oreille.

Alimentation : Ronce, Chêne, Framboisier, Goyavier, Rosier, Manguier, Noisetier, Rhus, Nephelium. Pour le chêne, il est facile en automne de ramasser des glands en forêt et de les faire germer sur du terreau dans des pots ou des jardinières. Ainsi, pendant l’hiver, on peut mixer la nourriture ronces et chêne. Des que le mini chêne possède 4 ou 6 feuilles, on le donne aux phyllies. Quand les feuilles sont mangées, il suffit d’ inter-changer le pot avec un autre le temps qu’il repousse. Pour la Goyave, on peut ouvrir le fruit, prendre les graines qui sont à l’intérieur et les faire germer sur du coton imbibé d’eau placé près d’une source de chaleur. Quand les pousses sont bien parties, on les enterre légèrement dans du terreau en arrosant bien. C’est long... il faut prévoir à l’avance et est-ce bien nécessaire ? Je pense qu’il est préférable de renouveler la plante nourricière 2 fois par semaine pour se donner toutes les chances avec cette espèce assez fragile.

Reproduction : Parthénogenèse (sans fécondation) thélytoque (ne donnant que des femelles). Il semble qu’un mâle ait été trouvé et identifié. ( cf : P.D.Brock " the amazing world of stick and leaf - insects ").

Incubation : 7 mois au moins à 25°C. Œufs de 8 à 10 mm. La femelle pond sur le sol plus de 100 oeufs noirs en forme de graine. Pour obtenir les meilleurs résultats il semble qu’il vaudrait mieux mettre les oeufs dans une boite hermétique transparente accessible par la lumière du jour (mais pas le soleil) car la lumière déclencherait les éclosions ; sur une mousse synthétique en rajoutant par dessus un morceau moustiquaire pour éviter le contact direct des oeufs, en maintenant le tout légèrement humide à une température de 25°C.

Voir aussi les photographies au M.E.B. (D. Kunkel)

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Photo Biron Bruno

Développement : Elevage difficile. 9 mois à 25°C dans une atmosphère humide mais pas trop (non confinée), lumineuse et très aérée. Dès la naissance les jeunes phyllies boivent beaucoup mais attention de ne pas les noyer, une goutte d’eau les immobilise. Il semble qu’elles refusent de s’alimenter pendant quelques jours et ne semble pas toujours accepter la ronce (préférer les vieilles feuilles vertes aux jeunes pousses tendres). En 10 a 15 jours, elles deviennent vertes. Les adultes peuvent vivre de 4 à 7 mois. Espèce fragile et tout de même difficile...

J’ai posé dans mon vivarium, une bouteille en verre (de jus d’orange) au goulot évasé, rempli d’eau. J’y ai placé une résistance chauffante d’aquariophilie réglé sur 26°C : cela permet une évaporation d’eau légère et constante dans le vivarium. Pas de très fortes humidité. Ainsi, j’arrose une fois le sol et le corps de la bouteille matin et soir (+ 1 fois le feuillage), provoquant ainsi une évaporation de l’eau pendant un certain laps de temps. Je n’hésite pas arroser la bouteille quand je passe devant (le week-end...).

Une température la plus constante possible de 22-25°C et un bon éclairage naturel (vitamine E ?) semble être nécessaires à la survie des jeunes. J’ai élevé des phyllies stade 1 à 3 dans une pièce ou la température intérieure du vivarium atteignait 32 voir 33°C l’après midi pendant plus de 15 jours sans aucune pertes.

C’est le premier stade qui est difficile, mais, en donnant du chêne aux jeunes les pertes semblent moins importantes. Les jeunes de teinte brune à la naissance prennent une teinte verte en une dizaine de jours maxi. Ce changement de teinte dans les premiers jours est une protection naturelle en sus. Les jeunes éclosent fréquemment sur la litière parmis les feuilles mortes (intérêt évident de la teinte brune) et doivent ensuite rejoindre, si ce n’est la canopée, au moins des branches relativement hautes comparé à leur taille. Le changement de couleur intervient alors à point quand le jeune a atteint ses feuilles nourricières. La teinte verte remplissant alors, et seulement à ce moment là, son plein rôle mimétique. Des compléments d’infos dans cet article : Le mimétisme chez les Phyllium.

Voir aussi cet article : Cannibalisme et réflexions sur les phasmes commettant des "erreurs"

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L1 - teinte brune
Parc Phoenix / Nice auteur : Alexandre Bonaccorso
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L1 - teinte verte
Parc Phoenix / Nice auteur : Alexandre Bonaccorso

Parfois, la phyllie reste bloquée dans sa mue (manque d’humidité ou autre...). On peut délicatement l’aider à sortir de son exuvie sans trop de conséquences sur sa survie si on intervient précocement avant que la mue soit sèche et immobilise l’insecte. Si le degré de blocage de l’insecte est important, le séchage va entraîner un handicap majeur (plusieurs pattes coincées avec une partie corps...) la Phyllie ne survivra pas car extirpée tardivement. Quand une mue ne s’est pas trop bien passée, la Phyllie se retrouve froissée (la peau s’est repliée sur elle-même sur le côté, par exemple). Généralement, si l’humidité est suffisante et si elle survie à cette mue précédente légèrement ratée, il n’y aura pas de conséquences. Voir ici une technique donnée par Anne Cherpin pour tenter de rattraper un accident de mue.

A signaler quand même une expérience personnelle : un voyage de plus d’une journée par la poste, au mois de novembre, par des températures variant de 6 à 10°C, de 10 phyllies stade 2. Ceci n’a posé aucun problème de survie aux insectes.

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Phyllium giganteum stade 3
photo : Jurian Sterk
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Phyllium giganteum L6
auteur : Hausherr Nicolas
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Femelle sub-adulte - Début de repousse de la patte avent gauche
Photo Bruno Biron
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Femelle adulte - La patte avant a repoussé entre 2 mues
Photo Bruno Biron
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Femelle adulte
Photo Bruno Biron
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Femelle adulte
Photo Bruno Biron
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Femelle adulte
Photo Bruno Biron
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Forme jaune de phyllium giganteum
Malaisie - (Collines De Tapa , Perak) photo Michael K.P.Yeh - Homepage : http://www.angelfire.com/yt/kpyehi/index.html

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Mâle phyllium giganteum
Dessin d’après photo de P.brock -1999 -Stick and Leaf insects of Peninsular Malaysia and Singapore
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Mâle phyllium giganteum
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Mâle phyllium giganteum
Photo Bruno Biron
Post Scriptum :

Notes d’élevage de Pierre Mouy - 09/2003 : pour 4 femelles phyllium giganteum :
- moyenne de ponte : 280 oeufs par femelle soit 1.5 oeufs par jour pendant la période de ponte
- durée de vie adulte : ont vécu entre 6.5 et 8.5 mois.
- le rythme de ponte a été assez constant (en supprimant le début et la fin de la ponte (2 mois en tout) ).
- Ponte moyenne journalière (sur la période de ponte) : 1.5 par jour et par femelle. - durée d’incubation : 176 jours. ( 5.5 mois )
- Taux d’éclosion : de plus de 80% sur vermiculite peu humide, a 25°C (jour et nuit)
- développement : 266 jours environ pour l’une d’entre elles, mais je crois que les autres ont été plus rapides.

Jeunes, elles marquent une forte préférences pour le chêne par rapport aux ronces ; mais elles s’habituent vite aux ronces. Elles ont l’air de bien supporter la température ambiante, et même la sécheresse, du moment qu’elles ont souvent a boire. A 90% d’hygrométrie, il y a peu de pertes "naturelles".

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