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Le Monde des Insectes

Le site et le forum insecte.org sont le lieu de rencontre de tous les passionnés d’insectes, quels que soient leur niveau, leur approche et leurs objectifs.

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Il privilégie un esprit de convivialité, sans imposer de hiérarchie officielle, pour que les discussions puissent s’enrichir librement aussi bien des erreurs des uns que des explications patientes de ceux qui en connaissent plus.

ANIBARA

Association humanitaire et scientifique pour le Burkina Faso.

L’association s’est basée depuis sa création sur la construction et la mise en œuvre d’un petit campement au sud ouest du Burkina, près de Banfora : le Tilapia.
L’écotourisme et les expéditions scientifiques sont les ingrédients du succès de ce petit campement.
L’association cherche aussi à favoriser les échanges scientifiques entre les muséums de Ouagadougou et de Paris.
L’association vise également à promouvoir l’écotourisme et l’environnement, en diffusant des plaquettes dans les offices de tourisme et dans les associations naturalistes françaises.

Siège : Quartier Saint Pancrace, 3241 route de Très 06440 l’Escarène
anibara@hotmail.fr

Pour que dansent les Phyllies
Article initial en 4 parties
dimanche 4 mars 2007
par brunob , Arno

Le Monde des Phasmes n°21, pp. 4-5 (mars 1993)


Depuis l’envoi de l’article paru sous ce titre dans le n° 19 du "Monde Des Phasmes", il m’a été donné de faire quelques observations que j’ai plaisir à communiquer à ceux pour qui ces insectes présentent un attrait particulier.

LES PHYLLIES SONT ELLES GREGAIRES ?

L’adjectif peut à coup sûr qualifier le comportement des Eurycanthinae et plus particulièrement celui d’Eurycantha calcarata à certains stades de sa vie. Tous les éleveurs auront remarqué la tendance qu’ont ces insectes, en dehors des périodes d’activité, à se regrouper dans un angle du vivarium sous la forme d’un faisceau pouvant compter une dizaine d’individus. Que signifie ce comportement ?
On peut admettre que sous cette forme l’insecte est moins reconnaissable par un prédateur que lorsqu’il est isolé. On ne manquera pas de s’interroger sur la nature du signal qui incite au regroupement en un lieu à un moment précis. S’agit-il d’un message odorant, comme chez les insectes sociaux ? Le regroupement n’a t-il lieu qu’en captivité ou existe-t-il dans la nature ?

  • LA DANSE

Les phyllies ont-elles un comportement identique ? Non, en ce qui concerne la tendance au regroupement. On peut estimer qu’il serait inutile dans la mesure où chaque individu assure son propre camouflage par son aspect foliacé. Par contre, dans un vivarium, les phyllies ont un comportement collectif évident. Le plus curieux est celui de la danse. Il arrive qu’à un instant précis tous les individus se trémoussent et oscillent simultanément au même rythme. Le spectacle qui dure plusieurs dizaines de secondes est irrésistible. Il prend fin aussi brusquement qu’il a débuté. Le phénomène est fortuit et je ne suis jamais parvenu à le provoquer délibérément. Il semble toutefois qu’il révèle une certaine inquiétude, mais il est douteux qu’il se produise spontanément dans la nature.
Quelle est la nature du signal ? Est-il sonore ou olfactif ? Peut-être est-il purement mécanique, transmis par les légers mouvements des rameaux de la plante nourricière.

  • ECLAIRAGE

Les observations relatives au rôle de l’éclairage ne sont pas toujours concordantes. Pour ma part, je considère que les phyllies s’accommodent bien d’un éclairage comportant journellement 12 heures de lumière et 12 heures d’obscurité, à l’instar des conditions d’illumination propres aux tropiques. Pour l’insecte, la lumière lui facilite indiscutablement la quête de la nourriture et la recherche d’une position favorable pour attaquer avec ses mandibules le bord du limbe de la feuille. A l’instant où la lumière jaillit dans un vivarium, il n’est pas rare de voir toutes les phyllies d’un élevage se précipiter vers la feuille la plus proche et la grignoter toute ou partiellement. Oui, la lumière est nécessaire : avez-vous déjà essayé de déguster un potage dans une totale obscurité ?

  • QUETE DE LA NOURRITURE

Dans le même ordre d’idée, il faut faciliter aux phyllies l’accès aux feuilles nourricières. Leur anatomie extérieure si particulière est déjà un sérieux handicap pour se nourrir dans une végétation dense. Par ailleurs, la phyllie manifeste une tendance à grimper le long des rameaux pour aller manger les feuilles les plus hautes dans le vivarium. Une fois qu’elle a réduit la feuille à ses nervures, la phyllie ayant sans doute une mauvaise vue et peu d’idées, ne sait pas redescendre vers les feuilles inférieures ; elle dépérirait sans l’intervention complaisante de l’éleveur.

  • GREGARISME NEONATAL

Grégaires, les jeunes fraîchement éclos, le sont d’une certaine façon. Ils sont loin de souffrir de la promiscuité ; bien au contraire. C’est faute d’avoir reconnu cette tendance que les éleveurs voient mourir la plupart de leurs jeunes avant qu’ils n’aient subi la première mue. En fait, les jeunes phyllies survivent trois à cinq jours sans absorber de nourriture puis elles commencent à perdre leurs pattes, tombent sur le dos et meurent. Dès lors, que faire ? A leur naissance, il faut installer les vives petites créatures rouges que sont les jeunes phyllies dans un récipient de faible volume faisant office de nursery. Cette enceinte sera agencée de telle sorte qu’elle puisse recevoir de la nourriture fraîche (un rameau de ronces garni de petites feuilles), qu’elle soit ventilée et qu’elle puisse être placée dans un vivarium bien éclairé où température et hygrométrie seront contrôlées (T° = 28-30°C et H.R. 80 % ). Mais surtout - et cette condition est impérative - il faut que la nurserie abrite déjà quelques phyllies ou même d’autres phasmes plus âgés qui savent se nourrir. On ne saurait dire que ces derniers servent d’exemple ; mais plus vraisemblablement en grignotant le bord des feuilles, ils les attendrissent suffisamment pour que les toutes jeunes phyllies puissent s’en nourrir à leur tour. Depuis que j’observe ces conditions, presque tous les jeunes parviennent à leur première mue et ont ainsi de bonnes chances d’atteindre le stade adulte.

Ces observations corroborent celles relatées par P. Matyot [1] et par John P. Killingreck [2].

 
Post Scriptum :
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[1] Newsletter du P.S.G. n° 37 pp 11-13.

[2] Newsletter du P.S.G. n° 38 pp 10-11.