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Le Monde des Insectes

Le site et le forum insecte.org sont le lieu de rencontre de tous les passionnés d’insectes, quels que soient leur niveau, leur approche et leurs objectifs.

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Il privilégie un esprit de convivialité, sans imposer de hiérarchie officielle, pour que les discussions puissent s’enrichir librement aussi bien des erreurs des uns que des explications patientes de ceux qui en connaissent plus.

ANIBARA

Association humanitaire et scientifique pour le Burkina Faso.

L’association s’est basée depuis sa création sur la construction et la mise en œuvre d’un petit campement au sud ouest du Burkina, près de Banfora : le Tilapia.
L’écotourisme et les expéditions scientifiques sont les ingrédients du succès de ce petit campement.
L’association cherche aussi à favoriser les échanges scientifiques entre les muséums de Ouagadougou et de Paris.
L’association vise également à promouvoir l’écotourisme et l’environnement, en diffusant des plaquettes dans les offices de tourisme et dans les associations naturalistes françaises.

Siège : Quartier Saint Pancrace, 3241 route de Très 06440 l’Escarène
anibara@hotmail.fr

Quelques notions de neuro-biologie et d’endocrinologie chez les insectes
mercredi 17 janvier 2007
par Arno , JJ
JJ Peres - 01.07

Les phasmes sont très utilisés en laboratoire de neurobiologie. En effet, ils se reproduisent rapidement et leur système neuro-endocrinien est facilement utilisable.

Rôle des Corpora allata :

  • Déterminisme de la mue

L’ablation des Corpora allata [1] réalisée chez des jeunes Sipyloidea sipylus (et bien d’autres phasmes) montre que plus la mue imaginale provoquée est précoce, plus la morphologie alaire des imagos obtenues est anormale.

Il semble ici aussi que cette « anomalie » des ailes des imagos nains soit due au fait qu’une partie de leur développement préalable à la métamorphose se trouve omise par ces développements perturbés et que l’anomalie desailes obtenues traduise seulement ce déficit plutôt qu’une inaptitude à se métamorphoser.

  • Production pigmentaire

Le Carausius morosus, déjà très étudié pour son adaptation physiologique, présente également une adaptation chromatique morphologique. Là encore la production du pigment vert est sous le contrôle des Corpora allata. Si l’on prive de leurs Corpora allata des larves vertes maintenues dans des conditions d’élevage favorables à cette livrée, on constate que la production du pigment vert cesse, mais que sa disparition est très lente surtout chez les animaux jeunes. Elle peut nécessiter 60 jours chez un sujet opéré au stade II.

Mais l’action des Corpora allata ne se limite pas au contrôle de la production du pigment vert, ils contrôlent aussi la production du pigment noir ainsi que la répartition pigmentaire : si on implante des Corpora allata à des sujets clairs, on observe l’élaboration de pigment noir. La même réaction chromatique peut être obtenue par implantation de glandes ventrales, à condition que le sujet récepteur présente des Corpora allata intacts. Les glandes ventrales sont au contraire incapables d’induire la formation du pigment noir chez les sujets privés de Corpora allata.

Quelques notions de neuro-biologie et endocrinologie chez les insectes

ANATOMIE DE L’APPAREIL ENDOCRINE DES INSECTES :

Pour comprendre la localisation exacte des organes endocrines d’un Insecte, il est toujours nécessaire d’examiner en détail la tête dans l’espèce considérée. Pour cet article , l’insecte choisi est le criquet migrateur, Locusta migratoria

  • Description de la tête du criquet migrateur : Locusta migratoria
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Schéma du système neuro-endocrinien de la tête de Locusta migratoria en vue latérale
(d’après G.B. STAAL, 1961 in B.P. UVAROV, 1956)

ao : aorte, b : bouche, ca : corpora allata, cc : corpora cardiaca, cn : cellules neurosécrétrices du cerveau, gc : ganglion hypocérébral, gf : ganglion frontal, gp : glande prothoracique, gs : ganglion sous-œsophagien, m : membrane du cou, nc : nerf des corpora cardiaca, nca : nerf des corpora allata, no : nerf oesophagien externe, nr : nerf récurrent, o : ocelle, oc : œil composé, oe : œsophage.


MISE EN PLACE DES ORGANES :

La tête de Locusta migratoria est hypognathe, c’est-à-dire qu’elle est constituée par une capsule allongée dorso-ventralement perpendiculairement à l’axe du corps, la bouche occupant l’extrémité ventrale. Intérieurement, cette capsule est recoupée en deux compartiments par un plancher à claire-voie horizontal : le tentorium qui délimite une région crânienne dorsale au-dessus de lui et région buccale ventrale en dessous.

La cavité de la capsule céphalique communique avec celle du reste du corps par une vaste ouverture, le foramen occipital. Le tube digestif qui occupe l’axe du corps pénètre dans la cavité crânienne par le foramen occipital, puis il présente une inflexion à angle droit et traverse le plancher tentorial par son ouverture antérieure. Parvenu dessous du tentorium, le tube digestif se dilate en une cavité buccale.

Le cerveau repose sur ce tube digestif à peu près au point où celui-ci s’infléchit vers la ventrale de la tête, les connectifs périœsophagiens se dirigent vers la face ventrale et traversent le plan tentorial par le même foramen que l’œsophage. Ils aboutissent au ganglion sous-œsophagien placé en arrière de l’œsophage juste sous le tentorium. Les connectifs céphalo-thoraciques retraversent le plan tentorial par son ouverture postérieure et s’engagent dans le foramen occipital en dessous de l’œsophage. L’aorte a une direction parallèle à celle de l’axe du corps, elle est située le long de la génératrice dorsale du tube œsophagien. Elle pénètre avec celui-ci dans la tête par le foramen occipital. Ces organes céphaliques centraux, c’est-à-dire l’œsophage, le système nerveux et l’aorte, sont flanqués des deux côtés par la musculature des pièces buccales.

Des muscles s’insèrent sur toute la surface dorso-latérale de la capsule crânienne, traversent le plan tentorial par ses deux ouvertures latérales et viennent dans le compartiment buccal s’insérer sur les appendices masticateurs. Entre les organes centraux et la musculature s’insèrent trois paires de troncs trachéens parallèles : une paire dorsale, une moyenne et une ventrale, qui se ramifient d’une part dans les muscles masticateurs des appendices et d’autre part dans les organes centraux, principalement dans le système nerveux. Une série de sacs trachéens dérivant de ces troncs entourent le cerveau d’à peu près tous les côtés. Il existe en particulier un gros sac qui occupe l’espace triangulaire qui existe entre la face dorsale des organes centraux et la musculature des appendices buccaux.

    • 1 Cellules neurosécrétrices :

Les cellules neurosécrétrices sont nombreuses et réparties dans tout le système nerveux. Le groupe actuellement le mieux connu et sans doute le plus important est localisé dans la Pars intercerebralis cerebralis ; c’est-à-dire dans la région médio-dorsale du cerveau. Il existe d’autres groupes importants dans le tritocérébron, le ganglion sous-œsophagien, le ganglion prothoracique et la région postérieure de la chaîne nerveuse.

    • 2 Corpora cardiaca :

Les C. cardiaca sont deux petites masses d’un blanc brillant allongées dorso-ventralement contre la face postérieure du cerveau. Ces organes présentent des relations étroites avec la partie antérieure de la paroi aortique ; on peut même dire qu’ils constituent des épaississements latéraux de la paroi antérieure de ce tube. Sous les C. cardiaca, coincé entre eux et la face dorsale de l’œsophage, on trouve le ganglion hypocérébral qui est en quelque sorte soudé aux C. cardiaca par un petit massif de tissu adipeux.

    • 3 Corpora allata :

Les Corpora allata sont constitués par deux massifs cellulaires subsphériques. Le tissu qui les constitue est assez transparent et de couleur beige rosé. On y distingue aisément par transparence quelques rameaux trachéens issus du tronc trachéen médian. Ces petites masses de tissu endocrine sont situées entre la face dorso-latérale de l’œsophage et le tronc trachéen moyen juste au niveau des C. cardiaca, c’est-à-dire un peu en arrière du connectif periœsophagien. Ces organes sont suspendus aux C. cardiaca par des nerfs et rattachés au système de fines lames conjonctives qui unissent les troncs trachéens aux organes centraux, par des ligaments très fins s’insérant au pôle opposé à celui où pénètre le nerf principal. Ils sont également reliés directement au tronc trachéen moyen par quelques fines trachées.

    • 4 Glandes ventrales :

Les glandes ventrales sont des organes transistoires qui n’existent que chez la larve et qui disparaissent chez l’adulte. Elles sont constituées par deux minces rubans de tissu endocrine allongés dorso-ventralement de chaque côté du foramen occipital et un peu en avant du rebord de celui-ci. L’extrémité dorsale du ruban s’insère sur la paroi crânienne tout près du bord postéro-interne de l’insertion des muscles masticateurs, puis le ruban glandulaire descend verticalement en longeant le bord postérieur des muscles masticateurs jusqu’au niveau du gros tronc trachéen moyen. Là le ruban s’étale quelque peu le long de ce tronc trachéen auquel il adhère, et envoie en avant une courte ramification. Plus ventralement, le ruban glandulaire se rétrécit et continue à descendre le long du rebord postérieur des muscles, puis il s’en écarte un peu et pénètre dans le labium où il forme un ou deux nodules s’enfonçant dans le tissu adipeux de cet organe

  • Les différentes parties de ce système endocrine sont reliées les unes aux autres par un réseau complexe de communications nerveuses :
    • 1 Des cellules neurosécrétrices de la Pars partent deux paires de faisceaux de fibres conductrices qui traversent toute la masse du cerveau. Certaines de ces fibres appartenant à la paire interne s’entrecroisent au cours de cette traversée. Parvenus à la face postéro-ventrale du cerveau, ces faisceaux de fibres émergent sous forme de deux paires de nerfs très courts qui plongent immédia-tement dans les C. cardiaca. On les désigne sous le nom de nerfs cérébro-cardiaques externes et internes ou bien dorsaux et ventraux selon leur position respective à la sortie du cerveau. La paire de nerfs issus de la région centrale de la Pars, celle qui subit l’entrecroisement, est généralement plus grosse que l’autre.
    • 2 Une autre paire de nerfs très courts, noyés dans le coussinet graisseux interposé entre ces organes, unit le ganglion hypocérébral aux C. cardiaca.
    • 3 Une troisième paire de nerfs beaucoup plus longs unissent les C. cardiaca aux C. allata. Ils ont reçu le nom de nerfs allato-cardiaques.
    • 4 Une quatrième paire de nerfs, extrêmement fins, unit directement les C. allata au ganglion sous-œsophagien.
 

[1] Les corpora allata (paire de glandes céphallique en arrière du protocerebron et située de part et d’autre du pharynx) sécrètent une hormone “juvénile” la néoténine qui détermine en partie les mues larvaires