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Il privilégie un esprit de convivialité, sans imposer de hiérarchie officielle, pour que les discussions puissent s’enrichir librement aussi bien des erreurs des uns que des explications patientes de ceux qui en connaissent plus.

ANIBARA

Association humanitaire et scientifique pour le Burkina Faso.

L’association s’est basée depuis sa création sur la construction et la mise en œuvre d’un petit campement au sud ouest du Burkina, près de Banfora : le Tilapia.
L’écotourisme et les expéditions scientifiques sont les ingrédients du succès de ce petit campement.
L’association cherche aussi à favoriser les échanges scientifiques entre les muséums de Ouagadougou et de Paris.
L’association vise également à promouvoir l’écotourisme et l’environnement, en diffusant des plaquettes dans les offices de tourisme et dans les associations naturalistes françaises.

Siège : Quartier Saint Pancrace, 3241 route de Très 06440 l’Escarène
anibara@hotmail.fr

Discussion à propos du développement postembryonnaire chez les Insectes ainsi que de la taxonomie
jeudi 9 février 2006
par Arno
Emmanuel Delfosse 08/1998 - 3, Rue de Montmagny 95410 Groslay (Paru dans Entomon-Lettre du GEPAI n° 5, (juin 1998) )

Il est de règle de nommer jeune ou juvénile le Phasme qui n’est pas encore arrivé au stade adulte. Vous trouverez régulièrement ce genre " d’erreur " qui consiste à nommer " larve ", le Phasme juvénile, même dans des thèses ou des ouvrages sensés être sérieux ou dans des ouvrages en langue anglaise : " nymph ". De même, il est bon de nommer " adulte ", un Phasme adulte et non " imago ". On nommera " imago " un Papillon adulte ou un Coléoptère, par exemple.

Par contre, il est certains Insectes dont les jeunes pourront aussi être nommés sous le terme de " larves ".

Pourquoi certains Insectes doivent-ils être désignés, lorsqu’ils ne sont pas encore adultes, sous le terme de " jeunes " et d’autres sous celui de " larves " ou encore sous le terme " d’adultes " ou " d’imagos " pour les adultes ?

Il s’agit en réalité de différences essentielles entre les Insectes Hémimétaboles (ou Exoptérygotes) et les Insectes Holométaboles (ou Endoptérygotes).

Les Hémimétaboles regroupent justement l’Ordre des Phasmes (Phasmatodea) ; mais aussi celui des Blattes (Blattodea) ; des Mantes (Mantodea) ; des Orthoptères comme les Sauterelles, les Grillons (...) (Orthoptera) ; des Libellules (Odonata) ; etc. Leurs ailes (lorsqu’elles existent) se développent à l’extérieur du corps et les jeunes ressemblent beaucoup aux adultes. De même, au stade préadulte, l’Insecte est une " nymphe active " : il se déplace, se nourrit, etc. Il est de nombreuses polémiques à propos des termes à employer concernant la croissance postembryonnaire, mais le plus souvent, on dit que ces Insectes subissent une " métamorphose incomplète ".

Les Insectes Holométaboles regroupent, quant à eux : les coléoptères (Coleoptera) ; les Guêpes, les Abeilles (...) (Hymenoptera) ; les Papillons (Lepidoptera) ; les Mouches (Diptera) ; etc. Leurs ailes, contrairement au groupe précédent, se développent à l’intérieur du corps et les jeunes (qu’on peut nommer larves, cette fois-ci) ne ressemblent pas du tout aux adultes. Au stade nymphal, le préadulte n’est pas " actif " : la larve se transforme en une chrysalide (les Papillons) ou en une pupe (les Mouches) ou simplement en une nymphe (les Coléoptères) ; etc. L’animal ne peut plus se mouvoir (sauf exception ?), tout au plus peut-il parfois bouger son abdomen ou son cocon en remuant, mais il ne se nourrit plus. Il se transforme en imago grâce à certaines réserves de graisses qu’il a accumulé durant sa vie larvaire.

Il est d’autres sortes de développement, comme la croissance dite " sans métamorphose " (Amétamorphose) : chez certains Insectes primitifs comme les Thysanoures. En réalité, il apparaîtrait que " l’Amétamorphose vraie " n’existe pas. En effet, car même si ils sont minimes, il semble qu’il y ait bien des changements morphologiques chez tous les Arthropodes.

Autre possibilité : l’Hypermétamorphose. Ainsi, les larves de Méloïdes (Coléoptères) subissent des transformations extrêmes adaptées à leur vie de parasite. Leur forme générale change et elles sont apodes ou non. Ce type de développement est surtout observé chez les Diptères, les Hyménoptères (...), en général des Insectes parasites...

Sachez que le système de classification présenté ci-dessus est grandement simplifié et que la taxonomie devient de plus en plus complexe au fur et à mesure des années qui passent...

Voici un exemple d’ancienne tentative de classification :

La plus simple pour la plupart des auteurs :

Amétaboles-Aptérygotes
HétérométabolesPaurométabolesOrthoptéroïdes Dermaptèroïde Blattoptèroides Psocoptéroïdes, Hétéroptères
-HémimétabolesPaléoptère Plécoptères
-NéométabolesThysanoptéroïdes Homoptères
Holométaboles-Oligonéoptères

Une autre tentative d’après Weber :

HeterometabolaPalaeometabolaEpimatabolaApterygota
--PrometabolaEphemeroptera
-Heterometabola S. Str.HemimetabolaPlecoptera . Odonatoptera
--PaurometabolaBlattopteroidea Orthopteroidea Dermapteroidea Psocopteroidea Heteroptera Homoptera (une partie seulement)
-NeometabolaParametabolaChermesidae Phylloxeridae (Homoptera)
--RemetabolaThysanopteroidea
--HomometabolaCoccidae Mâle (Homoptera)
--AllometabolaAleyrodinae (Homoptera)
Holometabola-TypicaNeyropteroidea Mecopteroidea Hymenopteroidea Coleoptera (sauf quelques formes)
--HypermetabolaMeloidae (Coleoptera)
--CryptometabolaTermitoxeniidae (Diptera)

Je vous dispense des explications parfois complexes présentant chacun de ces groupes en fonction de la particularité de leur métamorphose. De toute façon, il faudrait remettre à jour ces tableaux en fonctions de noms de groupe qui ont changé avec le temps.

Exemples : le Super-ordre des Nevropteroidea est devenu celui des Neuropteroidea ; le Super-ordre des Hemipteroidea regroupe l’Ordre des Hemiptera avec 4 Sous-ordres : Coleorrhyncha (Peloridiidae) ; Heteroptera (l’ensemble des Punaises terrestres et aquatiques) ; Auchenorrhyncha (entre autres : les Cigales, les Fulgores, les Cicadelles et Membracides) ; Sternorrhyncha (Aleurodes, Psylles, Cochenilles, Pucerons) ; désormais, les Collemboles, les Protoures et les Diploures ne sont plus des Insectes. Ce dernier point n’est pas réellement une nouveauté puisque cela faisait de nombreuses années que leur place, dans la Classe des Insectes, était remise en question. Les deux premiers Ordres sont donc regroupés parmis la Classe des Parainsectes (Parainsecta) ou Elliploures (Elliplura) tandis que le dernier est naturellement disposé dans celle des Diploures (Diplura). Chez les Héxapodes, on réunit cependant les Parainsectes et les Insectes.

Il est impossible de s’improviser taxonomiste (ou taxinomiste). Bien que tentant de suivre le problème de la classification des Arthropodes depuis environ 20 ans, depuis ces mêmes années, je me heurte à des changements continuels, ce qui est d’ailleurs logique. Le numéro 1 des Cahiers de l’APPI s’était heurté aux mêmes difficultés et il était noté un peu tout et n’importe quoi.

La classification des Arthropodes est en cours depuis plus de 2 siècles, 1758 étant une date fatidique avec l’un des ouvrages " Systema naturae " de Charles Linné (Carl von - 1707-1778).

Mais rien n’est simple et la systématique évolue au fur et à mesure des recherches, de l’avancée des techniques et reste d’un abord délicat d’autant que tout le monde n’est pas d’accord. Dernièrement, par exemple, on a tendance à réunir les Héxapodes avec les Myriapodes alors que peu de temps auparavant, on plaçait les Héxapodes avec les Crustacés. C’est en cherchant l’origine des Héxapodes et en travaillant à l’aide de la génétique que l’on avance petit à petit. Les premiers Héxapodes fossiles : un Collembole (Parainsectes) du Dévonien inférieur (-396 millions d’années) de Rhynie (Ecosse) ; un Archaéognathe (Insectes) du Dévonien inférieur de Gaspé (Québec). Il est probable qu’on trouve, un jour des Héxapodes plus anciens mais la conservation de ces animaux est délicate et semble avoir des limites.

Pour la taxonomie, on trouve plus ou moins 39 possibilités de classer les animaux, les plantes, les champignons (...) : Super kingdom (Royaume), Kingdom, Subkingdom, Phyllum (Embranchement), Division (Division), Subphyllum (Sous-embranchement), Subdivision (Sous-division), Superclass (Super-classe), Branch (Branche), Class (Classe) Subclass (Sous-classe), Infraclass (Infra-classe), Cohort (Cohorte), Subcohort, Superorder, Order (Ordre), Order Incertae sedis, Suborder (Sous-ordre), Suborder Incertae sedis, Infraorder (Infra-ordre), Group (Groupe), Series (Série), Legio (Légion), Cladus, Section (Section), Superfamily (Super-famille), Family (Famille), Family Incertae sedis, Subfamily (Sous-famille), Tribe (Tribu), Subtribe (Sous-tribu), Supergenus (Super-genre), Genus (Genre), Subgenus (Sous-genre), Section (Section), Species (Espèces), Subspecies (Sous-espèces), Variety (Variété), Form (Forme)... Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, certains noms changeants en fonction des auteurs ou disparaissant tandis que d’autres apparaissent suivant les années qui passent, pour certains, j’ai réalisé une traduction en français. Incertae signifie incertain, douteux.

Exemple d’utilisation des catégories principales pour classer une Espèce de Moustique européen :

Règne : Animalia Série : Invertebrata Phyllum : Arthropoda Classe : Insecta Division : Endopterygota Cohorte : Diptera Famille : Culicidae Tribu : Culicini Genre : Culex Espèce : Pipiens

Catégories intermédiaires du même Insecte avec les préfixes super, sous et infra :

Super-ordre : Mecopteroidea Ordre : Diptera Sous-ordre : Nematocera Infra-ordre : Culicimorpha Super-famille : Culicoidea Famille : Culicidae Sous-famille : Culicinae Genre : Culex Sous-genre : Culex Espèce : pipiens Sous-espèce : pipiens

Il est bon de suivre les règles du moment mais il n’est pas évident d’en être informé. Il vaut mieux être en contact régulier avec le milieu des entomologistes professionnels et même dans ce cas, il est beaucoup de questions sans réponse. Après, on peut éventuellement tenter de faire de la " cuisine taxonomique " pour pouvoir avancer, mais avec prudence...

 
Post Scriptum :

Références :

 Beaumont André, Cassier Dunod Pierre (1996). Biologie animale : des Protozoaires aux Métazoaires épithélioneuriens, tome 2, Pierre Cassier Dunod : 752-759.

 Brusca Richard C., Brusca Gary J. (1990). Invertebrates, Sinauer Associates, Inc. Publishers : 585-587.

 Chansigaud Valérie (printemps 1997). Qui sont les Invertébrés ?, Les Cahiers de l’APPI n° 1 : 1-23.

 Chinery Michael (1981). Le Multiguide nature des Insectes d’Europe en couleurs, Bordas : 43-44.

 Delfosse Emmanuel (juin 1998). Les Cahiers de l’APPI n° 1 : une déception..., Bulletin de Cicindela n° 8 : 28-33.

 Grassé Pierre-Paul, Doumenc Dominique (1993). Zoologie 1- Invertébrés, Masson : 206-228.

 Joly P. (1977). Le développement postembryonnaire des insectes, Traité de Zoologiee : anatomie, systématique, biologie, tome VIII, fascicule V-A, sous la direction de P.-P. Grassé, Masson : 413-414, 417-424, 427.

 Lamorille Claude (juin 1998). Systématique de la classe des insectes, Revue du GEPAI n°2 - B : Insecta systematica C3.

 Lamorille Claude (juin 1998). Stades juvéniles des insectes, Revue du GEPAI n°2 - B : dictionnaire entomologique.

 Langlois Frédéric & Lelong Philippe (1997). Phasmatodea de Guadeloupe, ASPER : 8.

 " L’origine des Héxapodes " (1998). Bulletin de la Société Entomologique de France, 103 (4), 1998 : 319-326.

 Martinez Michel, Gauvrit Bertrand (1997). Combien y a-t-il d’espèce d’Insectes en France ?, Bulletin de la Société Entomologique de France, 102 (4) : 321-328.

 Matile Loïc, Tassy Pascal, Goujet Daniel (1987). Biosystema 1 : introduction à la systématique zoologique : 39

 Meglitsch Paul A., Schram Frederick R. (1991). Invertébrates zoologie, Oxford University Presse : 362-365.

 Pechenik, Jan A. (1996). Biology of the Invertebrates, Wn. C. Brown Publishers : 384-386.

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 Villiers André (1979). Initiation à l’entomologie Tome I, Société des Editions Boubée et Cie : 157-159, 167-170.

 Zahradnik Jiri (1978). Guide des insectes, Hatier : 22.

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